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La formation de Thierry Baudet veut défendre « l’identité néerlandaise » contre l’UE.

(…) Une « droite alternative » emmenée par le juriste Thierry Baudet, 34 ans, qui a tiré les leçons du récent échec de Geert Wilders et de son Parti pour la liberté (PVV).

Si ce dernier est le parti d’un seul homme, sans cadres et sans militants, dont le programme tient sur un feuillet, le Forum pour la démocratie de M. Baudet, professeur de droit à l’université de Leyde, compterait déjà 15 000 membres et se veut ouvert à tous les débats. Quand M. Wilders refuse les interviews, son jeune rival multiplie les apparitions dans les talk-shows.

Si le PVV vise un électorat populaire et les retraités, le Forum entend s’adresser surtout aux jeunes éduqués, aux travailleurs indépendants et aux entrepreneurs.

Avant les législatives de mars qui, à la surprise générale, lui ont permis de décrocher ses deux premiers sièges, M. Baudet, supporteur de Donald Trump et pourfendeur de « l’hystérie anti-Poutine », était surtout connu jusque-là pour ses attaques contre l’Union européenne et ses plaidoyers en faveur d’un rétablissement des frontières.

Fort de ses succès, M. Baudet mise désormais sur les élections municipales et provinciales de 2018, pour entrer dans les conseils de grandes villes. Dans le programme de son Forum, on trouve quelques thèmes généraux (une meilleure gouvernance, une politique de l’immigration plus rigoureuse, un autre système éducatif), mais surtout, une défense de « l’identité néerlandaise », une critique de « l’élite politique ».

S’il reprend quelques thèmes chers à M. Wilders – son site n’évoque pas l’islam, mais il déclarait, en 2015, que celui-ci était « un danger » –, M. Baudet cultive un autre style, plus intellectuel et plus policé que celui du chef du PVV. « Il en est la variante plus présentable », analysent Mark Lievisse Adriaanse et Philip de Witt Wijnen, du quotidien NRC. Ce qui ne l’empêche d’adopter parfois un ton très macho pour prôner la « virilité » plutôt que « le consensus, une valeur féminine ».

Un brin dandy, habitant les beaux quartiers d’Amsterdam, il n’entend pas séduire le « petit peuple » mais une classe moyenne blanche, désillusionnée, inquiète. Hajo Smit, rédacteur en chef du site Pauwnieuws.nl, l’un des forums où se retrouvent les adeptes de l’alt-right, explique que les Néerlandais « peuvent être fiers de leurs origines et de leur apport à l’Histoire » et entendent désormais que « leurs soucis soient pris en compte ».

Il sait, aussi, adapter sa pensée. Si son mentor, Paul Cliteur, philosophe et juriste, dénonce toutes les religions parce qu’elles seraient porteuses d’une violence intrinsèque, M. Baudet s’affiche, lui, parfois, avec des figures de la droite catholique ultra. Les deux hommes se rejoignent, en revanche, pour dénoncer le relativisme culturel et ce que M. Cliteur appelle « l’occidentophobie » qui régnerait aux Pays-Bas comme ailleurs en Europe.

Le Monde

Merci à valdorf

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