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Ça s’est passé dans la nuit de samedi à dimanche, vers 3 heures. Véronique* sort de discothèque. Elle a bu, juge que, pour rentrer, mieux vaut marcher que conduire. Elle s’engage dans une rue centrale d’Annemasse, et fait une mauvaise rencontre. Deux hommes tentent de saisir son sac à main. Elle résiste, est renversée, frappée. Aux urgences, on diagnostique un os du pied cassé. Elle est plâtrée. Véronique a porté plainte.

J’ai grandi ici et jamais une chose pareille ne m’était arrivée

Deux jeunes de 15 et 20 ans ont été appréhendés suite au témoignage d’un homme à sa fenêtre qui a vu la scène. Mais ils ont été relâchés faute de preuve. Le témoin s’est rétracté, «par peur», croit savoir Véronique. Elle-même n’a pu formellement les identifier, «car j’étais brumeuse et tout s’est passé tellement vite». Son téléphone portable a pourtant été retrouvé dans la poche de l’un des garçons mais il a dit qu’il l’avait trouvé par terre. «J’ai 47 ans, j’ai grandi ici et jamais une chose pareille ne m’était arrivée», souligne-t-elle.

La deuxième ville de Haute-Savoie (35 000 habitants), collée à Genève, est confrontée depuis deux ans à une hausse spectaculaire de la criminalité. Les services de la Préfecture d’Annecy indiquent que 2100 faits ont été constatés en 2016, soit une hausse de 21% par rapport à 2015 où ils s’établissaient à 1700. Et la tendance se confirme pour les sept premiers mois de 2017. La hausse touche plus spécifiquement les cambriolages, les vols avec violence et les vols de voiture et deux-roues. En ramenant les actes délictuels au nombre d’habitants, le taux de délinquance d’Annemasse serait même l’un des plus élevés de France. Le centre-ville est particulièrement touché et les commerçants sont les premiers visés. (…)

La gérante de Brigitte Bijouterie parle «de territoire de manche que se disputent des réseaux de mendiants». «J’ai récemment sauvé la vie à quelqu’un menacé par un couteau, je l’ai fait entrer dans ma boutique, son agresseur a tenté de briser ma vitre mais la police est heureusement arrivée rapidement», se souvient-elle. Peu de rancœur chez cette femme contre les Albanais, Maghrébins et autres migrants qui affluent à Annemasse. «Des dames bien de chez nous, en beaux habits, nous volent aussi», tempère-t-elle.

 

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