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Rupture. Éloge des racines, laïcité offensive, Europe rétrécie… Le candidat à la tête des Républicains détaille sa “vraie droite”.

Le Point : Les intellectuels de droite n’ont jamais été aussi productifs et audibles. Pourquoi la droite n’exploite-t-elle pas davantage leurs pensées, leurs travaux ?

Laurent Wauquiez : “C’est effectivement fascinant : d’un côté, il y a une extraordinaire fertilité du débat avec des figures comme François-Xavier Bellamy, Alain Finkielkraut, Mathieu Bock-Côté ou même Michel Houellebecq, qui secoue notre soumission. Personnellement, ce sont des gens que je lis, que je rencontre, avec lesquels je dialogue. Tous ont comme point commun d’être des aiguillons du réveil de la pensée française. D’un autre côté, de façon très étrange, la droite n’a cessé de baisser pavillon, d’acter la défaite de sa pensée politique. (…)”

 

De quoi votre «  vraie droite  » est-elle le nom ?

“Longtemps, le meilleur compliment pour un responsable de droite a été de s’entendre dire : «  Vous n’êtes pas si à droite que ça.  » Dès que la droite relève la tête, on dit qu’elle se «  droitise  ». On a érigé toute une série de sujets en tabous dont on ne peut même plus débattre : la nation, la transmission, la régulation de l’immigration, le refus de l’islamisme… Interdits ! De quoi a-t-on encore le droit de débattre en France ? De la bonne gestion des comptes publics ? De savoir si, selon Maastricht, il faut être à 2,9 ou 3,1 % de déficit ? Aux yeux de la gauche, nous ne nous renierons jamais assez. Or ce n’est pas à elle de définir les critères de respectabilité du débat, de juger les thèmes toxiques ou non. Voyez le mot «  dérapage  » : il est utilisé comme si des agents de la circulation délivraient des contraventions de bien-pensance. Ils sont les censeurs d’une bande étroite du politiquement correct dont on ne sortirait qu’au risque de l’ostracisme.”

 

 

Quand Chirac prononce son discours au Vél d’Hiv en 1995, vous pensez qu’il est trop dans la culpabilisation ?

“On a érigé la diversité comme un veau d’or. «  Identitaire  » est devenu la pire insulte. Mais de Gaulle était identitaire ! Il parlait de l’identité de la France. C’est un sujet majeur : on ne donne plus à aimer notre pays. Comment veut-on alors que les étrangers l’aiment ? Qui peut défier ce choix du multiculturalisme, si ce n’est la droite ? C’est la vocation de la droite d’apprendre à dire «  nous  » avec la nation française.”

Comment résoudre la question de l’immigration ?

“Notre problématique est de faire face à une immigration massive qu’on n’arrive plus à intégrer. Pour des raisons économiques. Et parce que notre capacité d’intégration est en crise. Nous ne sommes plus capables d’émouvoir et de transcender, alors l’islamisme intégriste s’en charge. Il faut une régulation extrêmement stricte. La France a le droit de choisir qui elle veut intégrer, de quels pays, et dans quels domaines. Mais ne soyons pas caricaturaux : un Marocain qui parle notre langue aura plus de facilité à s’intégrer qu’un non-francophone.
Mais que faites-vous des immigrés déjà présents sur le sol français, mais mal ou pas intégrés ?
Un titre de séjour n’est pas acquis une fois pour toutes. Vivre dans un pays, ce n’est pas juste un tampon administratif, il faut adhérer progressivement aux valeurs du pays dans lequel on vit. Cela suppose des conditions exigeantes aussi bien pour l’obtention que pour le renouvellement du titre de séjour.”

 

(…) Le Point

Merci à valdorf

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