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Un parti populiste, islamophobe et eurosceptique a de très bonnes chances de participer au prochain gouvernement autrichien. Comment on en est arrivé là ? Interview avec Laurenz Ennser-Jedenastik, politologue à l’université de Vienne.

Les populistes de droite du FPÖ sont crédités de plus d’un quart des votes dans les derniers sondages, ce qui rend fort probable leur participation au gouvernement à l’issue des élections de ce dimanche.

Comment est-on arrivé à cette banalisation du parti d’extrême droite en Autriche ?

“Une banalisation n’a même pas été nécessaire. Depuis au moins 35 ans, le FPÖ joue un rôle incontournable dans la politique autrichienne. Les nationalistes n’ont jamais été marginalisés ou diabolisés, comme cela a été le cas dans bien d’autres pays européens, notamment en Allemagne. Une coopération avec l’extrême droite n’a jamais été taboue, ni pour les chrétiens-démocrates de l’ÖVP ni même pour les sociaux-démocrates du SPÖ. La première fois que le FPÖ a participé à la formation d’un gouvernement remonte à 1970, quand le SPÖ a formé un gouvernement minoritaire avec le soutien des nationalistes. Puis, il y a eu une coalition SPÖ-FPÖ entre 1983 et 1986 et une coalition ÖVP-FPÖ de 2000 à 2006. On peut dire que la montée des populistes de droite dans les pays européens et leur entrée dans l’exécutif, par exemple en Finlande, confronte l’Europe avec une réalité qui existe en Autriche depuis longtemps.”

(…) Libération

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