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Guillaume Ryckewaert (Commissaire de police et membre du Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure) : «Après Viry Châtillon, le Premier Ministre avait dit “Non il n’y a pas de zones de non-droit”. Il faut le dire, il y a des zones de non-droit dans plusieurs cités (…) Ce qui s’est passé dimanche dernier à Marseille avec les failles en termes de procédures judiciaires ou administratives, c’est quelque chose qui se produit de manière récurrente. Pour un policier, travailler pour finir par voir une libération d’un individu, c’est une perte de sens de son travail, il se dit “Pourquoi je fais ce travail-là ? Je travaille dans le vide” (…) Aujourd’hui on protège plus le voyou que la victime (…) Un policier me disait “Là où j’avais le temps de traiter 3 enquêtes, maintenant je n’ai plus le temps d’en traiter qu’1” à cause des tâches administratives.»
– LCI, 8 octobre 2017, 11h25

«Les policiers ont besoin qu’on leur parle vrai, qu’on dise la vérité sur les choses. Je me souviens qu’après Viry Châtillon (2 policiers grièvement brûlés dans leur voiture après une attaque au cocktail Molotov par 15 individus cagoulés), le Premier Ministre (Bernard Cazeneuve) avait dit “Non il n’y a pas de zones de non-droit”. Il faut le dire, il y a des zones de non-droit ! Il y a plusieurs cités, que ce soit dans le 91, le 93, les grandes agglomérations, il y a des zones de non-droit. Et rien que de dire les choses, évoquer les problèmes tels qu’ils sont, c’est une chose importante pour les policiers. Ce qui s’est passé dimanche dernier par exemple (attentat de Marseille qui a vu 2 jeunes filles tuées par un terroriste tunisien clandestin) et précédemment à Lyon (militaire étranglé en pleine rue par un «déséquilibré») avec les failles en termes de procédures judiciaires ou administratives, c’est quelque chose qui se produit de manière récurrente. Alors, on n’en parle pas parce qu’il n’y a pas toujours 2 morts derrière, et heureusement, mais pour un policier, quand il travaille, avoir conscience de ça, de travailler pendant 1 ou 2 journées pour finir par voir une libération d’un individu, c’est forcément une perte de sens de son travail, il se dit “Pourquoi je fais ce travail-là ? Je travaille dans le vide.”».

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«On est allé dans les excès du Droit-de-l’hommisme (…) Si vous êtes mis en cause dans une affaire, vous avez le droit de ne pas venir, de venir avec un avocat et de garder le silence ou de quitter l’audition si vous le souhaitez … Et on s’aperçoit, et c’est ce que disent les policiers, aujourd’hui on protège plus le voyou que la victime».

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«Il y a beaucoup de commissariats délabrés, mais au-delà de ces aspects matériels importants, il y a le sens du métier d’être content de venir au boulot le matin et de se dire “Aujourd’hui, je vais pouvoir traiter cette affaire-là et aboutir à un résultat”. Un policier me disait “Là où j’avais le temps de traiter 3 enquêtes, maintenant je n’ai plus le temps d’en traiter qu’1” à cause des tâches administratives, de la bureaucratie, de la paperasserie. Quand on n’a plus le moral de venir au boulot le matin, on se rabat vers ces aspects matériels qui sont crispants».

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