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Les deux frères grièvement blessés par balle, jeudi 5 octobre, dans la cité de la Grande Borne à Grigny (91) sont morts à l’hôpital dans la nuit, a fait savoir, vendredi, le procureur d’Evry dans un communiqué.

L’aîné, âgé de 28 ans, et son cadet, 26 ans, hospitalisés dans un état très grave, avaient été touchés « au niveau de la tête », aux alentours de 12 h 30, avait expliqué jeudi le procureur Eric Lallement. Les deux victimes étaient connues des services de police, l’un pour des faits de « recel », « rébellion », « outrages », « vol » et « conduite sans permis », l’autre pour « vol », « violences », « détention de produits stupéfiants » et « conduite sans permis ».

Juste après les tirs, le tireur avait été frappé par un groupe de personnes, avant d’être mis à l’écart par la police puis placé en garde à vue. Au même moment, un homme avait été roué de coups par plusieurs personnes, avant d’être secouru par des policiers. Il s’était présenté comme le père du tireur venu chercher son fils qui lui avait dit être « en danger », selon le procureur. De nombreux CRS et policiers avaient été déployés pour éviter de nouveaux affrontements dans le quartier. La nuit « a été très calme », a commenté vendredi une source policière. L’enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles.

Le Monde


Un habitant de la Grande Borne qui connaît bien les victimes assure que les deux frères visés par des tirs ce jeudi n’étaient pas impliqués dans des trafics. Ils étaient tout de même connus de la justice.

«C’était des types géniaux, tout le monde les adorait…» Pessimiste sur leur état de santé, cet habitant de la Grande Borne, à Grigny (Essonne), connaît bien Moudy et Samba, les deux frères victimes d’un tireur ce jeudi matin au pied d’un immeuble. «J’ai grandi avec Moudy, poursuit-il. Il travaille dans une société de locations de voitures à Orly. C’est un fan de football. Il joue en club.»

Ce jeudi, il était au travail quand son téléphone s’est affolé. Des amis de la Grande Borne cherchaient à le joindre pour lui annoncer la nouvelle et l’origine a priori futile de ce règlement de compte : «Moudy et Samba ont joué au petit paquet [NDLR : un jeu de cartes] mercredi soir avec celui qui leur a tiré dessus.» Ils auraient misé de l’argent. L’autre joueur aurait refusé de payer ce qu’il avait perdu et une rixe aurait éclaté. «Il a été frappé et a voulu se venger. Il n’a pas accepté d’être tapé par des grands», croit savoir cet ami des victimes. C’est du moins la version qui circule dans le quartier et celle qui a été livrée aux enquêteurs. Les rumeurs de règlement de compte sur fond de trafic de stupéfiants ? «Ils ne dealaient pas», affirme-t-il. «Moudy s’était lancé dans la musique. Il faisait de l’Afro-Trap sous le nom de Moudy Zer».

Samba était également apprécié. «Il y a quelques années, il a été gravement malade, continue le jeune homme. Il a même frôlé la mort et tout le monde s’était mobilisé pour lui.» Si les deux jeunes étaient connus de la justice pour des faits de «recel, rébellion, outrages sur agents de la force publique, vol, détention de produits stupéfiants et conduite sans permis», «ils s’étaient calmés et menaient une vie tranquille» selon une autre de leurs connaissances. «Ce n’était pas des crapules, ce n’est pas une histoire de gangsters», assure cet autre habitant.

Le Parisien

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