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Les subventions publiques, passées de 25 à 7 millions d’euros par an, ont accéléré la décision de vendre le siège du Parti socialiste, rue de Solferino.

Pour contrecarrer l’image d’un parti déconnecté des réalités, plusieurs dirigeants souhaiteraient déménager le siège dans des quartiers populaires, par exemple en banlieue parisienne.

Une page se tourne dans l’histoire du Parti socialiste. Installés depuis 1981 dans le très chic VIIe arrondissement de Paris, les socialistes se retrouvent contraints de se séparer de leur siège, rue de Solferino, un majestueux hôtel particulier synonyme des années fastes et d’une époque révolue pour le parti.

Le trésorier du PS, Jean-François Debat, a annoncé à l’issue d’un bureau national mardi soir la mise en vente de cette bâtisse emblématique de 3000 mètres carrés, dont la valeur est estimée entre 50 et 60 millions d’euros selon les spécialistes «Le PS a pris la décision de principe de mettre en vente le siège du 10 rue de Solferino», a déclaré le maire de Bourg-en-Bresse.

«C’est une décision difficile (…) qui repose sur deux raisons: il existe une contrainte financière, mais c’est aussi une décision politique pour préparer l’avenir.» Le comité d’entreprise doit encore être informé de cette décision ainsi que le conseil national.

Les dirigeants du PS parlent d’une décision «inéluctable», compte tenu de l’état des finances, après la débâcle des élections législatives. Les subventions publiques, passées de 25 à 7 millions d’euros par an, ont accéléré le processus. «Il faudra m’expliquer comment on peut faire autrement. Est-ce qu’on préfère s’attacher à des murs, ou à l’action politique ? Il faut arrêter avec le fétichisme des lieux!» s’étrangle un proche du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, qui préfère rester anonyme. La question du déménagement a fait débat tout l’été entre les historiques du parti, attachés à ce siège symbolique et à ce qu’il représente, et la nouvelle génération qui considère qu’il faut tout reconstruire au PS, du sol au plafond en passant par les murs.

«L’histoire centenaire du PS ne se réduit pas à trente-six ans passés rue de Solferino! La SFIO était cité Malesherbes, puis Mitterrand était place Bourbon ; en 1997, sous Jospin, des travaux nous ont contraints de nous installer rue de Vaugirard… Arrêtons de dramatiser»,plaide un membre de l’équipe dirigeante provisoire. […]

Le Figaro

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