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Emmanuel Macron s’est fixé pour objectif de trouver une solution à l’hébergement des migrants d’ici la fin de l’année. Pour François Gemenne, chercheur et enseignant à l’Université de Liège et à Sciences Po Paris, ces annonces renforcent la dangereuse distinction qu’opère le président entre migrants économiques et réfugiés politiques.

Emmanuel Macron a également annoncé qu’il comptait “créer dès cet été en Libye” des centres d’examen pour les candidats à l’asile. Est-ce une solution viable?

[…] Identifier les personnes vulnérables, comme cela se fait au Liban ou en Grèce sous la supervision du HCR, est une option -bien que ce n’est qu’une goutte dans l’océan.

Mais si l’objectif est de trier les gens -entre migrants économiques et réfugiés- avant leur arrivée en France, c’est intolérable.

Pouvoir déposer sa demande d’asile avant d’arriver sur le territoire ne doit pas déboucher sur une restriction du droit de venir en France, que ce soit pour des raisons d’asile ou de migration économique. Ce serait contraire à la convention de Genève qui impose aux signataires d’assurer l’accueil des réfugiés. […]

L’opposition systématique entre migrants économiques et réfugiés politique -cette “grammaire” que veut expliquer le président aux Français- fait passer les premiers pour des indésirables qui empêchent de garantir la protection des seconds. Nous devons effectivement être intraitables sur la question de l’asile, mais cela ne doit pas se faire au détriment des migrants économiques. Ils ont aussi le droit de venir en France, cette migration est aussi légitime que la migration politique, même si elle ne se fait pas dans les mêmes conditions. […]

L’Express

Merci à Pythéas

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