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Ce quartier et ces villes d’Ile-de-France ne sont plus à faire connaître. Et pourtant… Qui se souvient encore de l’origine de leur toponymie ? Notre chroniqueur Claude Duneton (1935-2012) avait étudié la question dans l’une de ses chroniques. La voici.

Le quartier de la Goutte d’Or, au bas de Montmartre, à Paris, est un ancien lieudit, ainsi nommé à cause des vignes de raisin blanc qu’il portait jadis et qui furent célèbres sous Saint Louis!… Et moi, j’ai dû être toponymiste dans une autre vie, car j’adore me plonger dans l’histoire des noms de lieux. C’est pourquoi je m’extasie sur un volume succulent, Les Noms de lieux d’Ile-de-France, dû à la colossale érudition de Marianne Mulon, archiviste-paléographe aux Archives nationales et lauréate en 1995 du prix Albert-Dauzat. Car il faut une science inouïe des vieux grimoires les anciennes chartes en l’occurrence pour s’immiscer dans une forêt de mots à interpréter en latin, mots qui furent souvent concoctés de travers par les scribes du Moyen Age.
Les attestations les plus anciennes sont forcément les plus utiles. Les localités que la notoriété a fait citer dans le lointain des temps ont davantage de chances d’apparaître à des dates reculées. Clichy, où était bâti un palais mérovingien dès le VIe siècle, s’appelait Clippiacus en 625 et en 717. Mais s’agit-il d’un nom de personne, Cleppius? ou d’un radical clap qui évoquerait un terrain caillouteux?… La connaissance de la topographie peut alléger certains doutes, ou en faire naître: Thoiry, dit Thoriacum au XIIe siècle, pourrait représenter le nom d’homme Taurius ; «Cependant Thoiry est situé au pied d’un coteau de 188 mètres qui peut avoir fait référence. En ce cas, le radical serait un pré-latin tor, présent dans le latin torus, «renflement de terrain», et dans le gallois twr».

(…) Le Figaro

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