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Emmanuel Macron a provoqué un tollé avec sa déclaration sur la démographie africaine. Maxime Tandonnet rappelle que si l’Afrique ne s’engage pas dans un processus de transition à la fois économique et démographique, les conséquences migratoires seraient «désastreuses pour l’Europe».

Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, est l’auteur d’Histoire des présidents de la République (éd. Perrin, 2013 et 2017) et des Parias de la République (éd. Perrin, 2017).

Si l’Afrique devait sombrer dans le chaos, à l’horizon du siècle à venir, l’Europe y plongerait avec elle. L’avenir de l’Europe et celui de l’Afrique sont indissociables.

«Des pays ont encore sept à huit enfants par femme. Vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien». Cette déclaration a provoqué un tollé dans une partie de la presse et des médias. Le mot de «racisme» a même été lâché. Ces paroles méritent-elles une pareille accusation? Le sujet de la démographie africaine doit-il relever du tabou absolu ?

En vérité, d’après la division des populations de l’ONU, le taux de fécondité moyen de l’Afrique subsaharienne est de 5,4 enfants par femme, contre 1,5 en Europe. Toutefois, il est de 7,6 enfants au Niger, 7,1 en Somalie, 6,8 au Mali et au Tchad. À cet égard, M. Macron n’a fait qu’énoncer une réalité.

D’après les estimations de l’ONU, le nombre d’habitants du continent africain, de 808 millions en 2000 atteint aujourd’hui 1,2 milliard et sera de 4,2 milliards en 2100, soit un tiers de la population mondiale. L’Afrique sera alors 9 fois plus peuplée que l’Europe (500 millions d’habitants). Or, la démographie relève de tendances lourdes, difficiles à infléchir sur une ou deux générations : 41% des Africains ont aujourd’hui moins de 15 ans et rien ne laisse prévoir pour l’instant une baisse de la natalité future.

La croissance économique permettra-t-elle à l’Afrique subsaharienne de nourrir cette population et de vivre dignement ? Telle est la vraie question… […]

L’enjeu est colossal pour l’avenir de la planète. Si l’Afrique ne s’engage pas à la fois dans un processus de stabilisation de sa démographie et de progrès économiques, politiques et sociaux de grande ampleur dans les décennies à venir, ce continent risque de devenir une poudrière. L’émergence de gigantesques métropoles livrées à la misère se traduira alors par une explosion de conflits ethniques et religieux, une montée des fanatismes, de la violence et du terrorisme. L’émigration fournira sans doute une solution à une partie de la population mais elle se heurtera inévitablement aux limites des capacités d’accueil et aux enjeux de cohésion sociale des pays de destination. […]

Le Figaro

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