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Correspondante de CNN en France, la journaliste franco-britannique s’est passionnée pour cette campagne présidentielle qui a vu l’élection d’un outsider. Pour “TéléObs”, elle livre sa vision des bouleversements en cours dans la politique française et les médias.

Vous avez vu comme nous tous l’apparition des fake news en France en pleine campagne. Comment les journalistes peuvent-ils faire face à ces nouveaux procédés ?

– Ils doivent mettre de côté leurs préjugés et leurs opinions personnelles. On ne peut pas jouer un rôle de contre-pouvoir si on a choisi un camp, si on n’a pas fait preuve d’une impartialité absolue. Notre combat n’est pas contre tel ou tel candidat, il est contre l’idée d’un relativisme intellectuel arrivé au stade où plus rien n’a de sens. Le populisme a remis en cause cette espèce de consensus libéral dans lequel on évoluait. Plus que jamais, nous sommes obligés de faire très attention.

Les médias français ont encore à faire ce travail sur eux-mêmes. J’ai été choquée d’entendre des journalistes exprimer leur opinion sur des candidatures en pleine campagne. En tombant dans ce piège, on fait le jeu du populisme.

C’est la première fois qu’une génération de journalistes est confrontée au populisme dans nos pays et ça nous remet en question. Il faut forcer les candidats à aller jusqu’au bout de leurs idées, les mettre face à leurs incohérences et leurs contradictions. Mais il faut également écouter cette partie de l’électorat que nous n’avons pas l’habitude d’entendre. Ça a été notre erreur aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Pour éviter de la refaire en France, les équipes de CNN sont donc parties en province à la rencontre des électeurs.

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L’Obs

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