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LE CERCLE/POINT DE VUE – Près de 60 % de la population vit dans la France périphérique. Parmi elle, de nombreux jeunes. Eloignés des réseaux des ­grandes métropoles et des circuits de la mondialisation, ils vivent au quotidien l’inégalité des chances. Il est temps de s’en occuper.

La France périphérique est aussi la France d’une jeunesse invisible. Largement oubliés des dispositifs d’égalité des chances, les jeunes de nos régions cumulent les difficultés qui réduisent leurs perspectives et les enferment dans un isolement nuisible à la cohésion sociale et propice à la montée des extrêmes.

Eloignés des grandes métropoles et des circuits de la mondialisation, ces jeunes ont moins d’informations, moins de réseaux, un champ des possibles réduit lorsqu’il s’agit de leurs études et de leurs choix professionnels. A leur éloignement géographique et symbolique, s’ajoutent les fragilités économiques et sociales de certains territoires. Un sentiment d’abandon et de puissants mécanismes d’autocensure limitent au surplus les ambitions de ces collégiens et lycéens.

Peut-être est-ce parce qu’elle ne fait pas de bruit, cette jeunesse des territoires, qu’elle est si peu prise en compte. Peut-être est-ce parce que ce quotidien, loin des voitures qui brûlent, ne semble pas brutal à la France d’en haut. Mais Gaëlle, pourtant première de la classe, n’ira pas en seconde générale après son brevet, comme 73 % de ses camarades de 3e de son collège. Des chiffres ignorés ou, en tout cas, délaissés, comme on feint d’ignorer que la mobilité sociale ascendante des enfants d’ouvriers ou d’employés du Poitou-Charentes ou du Nord-Pas-de-Calais est jusqu’à 2 fois plus faible qu’en Ile-de-France.

Les Echos

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