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L’épicentre du djihadisme n’est plus seulement en Irak ou en Syrie. Il aurait fallu surveiller de plus près la Libye, troisième grand foyer de combattants de l’Etat islamique.

L’ONU estime à environ 5.500 le nombre des Tunisiens combattant sous le drapeau noir islamiste et les autorités du pays, à quelque 3.300. La Tunisie est ainsi le ­premier exportateur de djihadistes au monde.

Ils ont demandé l’asile politique en Angleterre. Puis sont rentrés se battre pour vaincre le tyran Mouammar Kadhafi. Jusque-là, tout allait bien. Mais l’attentat qui a eu lieu à Manchester lundi soir a perturbé la grille de lecture. L’adhésion de ces réfugiés politiques ­islamistes pourchassés par le ­régime libyen à l’organisation État islamique n’avait pas été anticipée et a plongé la Grande-Bretagne dans un état de choc. Pour la première fois, des patrouilles de policiers armés ont même été déployées sur certaines plages du pays.

Onze personnes ont été placées en garde à vue au Royaume-Uni et deux autres en Libye dans le cadre de l’enquête sur l’attentat-suicide commis à Manchester par un Britannique d’origine libyenne, Salman Abedi. Les autorités ­anglaises ont établi qu’il existait bel et bien un triangle islam-djihad-réseaux entre la Syrie, la Libye et Manchester, et en particulier le sud de la ville britannique.

On s’est focalisés sur l’Irak et la Syrie comme foyers de l’EI, mais il y a aussi le Yémen, l’Indonésie, les Philippines ou encore la Lybie, précise Wassim Nasr, journaliste à France 24, spécialiste des mouvements djihadistes et auteur d'”Etat islamique, le fait accompli” (Plon) en 2016. On va devoir admettre que les spots les plus dangereux, en termes d’exportation de combattants de l’EI, ce sont la Syrie, l’Irak et la Libye.”C’est dans ce dernier pays, justement, que s’est rendu pendant un mois le terroriste de Manchester avant de passer à l’action. […]

Europe1/Le JDD

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