Fdesouche

L’âge médian en France est inférieur de plus de 4 ans à celui de l’Allemagne. Et cet écart devrait s’amplifier dans les années à venir. Pourtant, pour l’instant, c’est bien l’Allemagne qui profite de sa démographie.(…)

Avec un taux de fécondité de 2 en moyenne sur les 5 dernières années, la France renouvelle en effet peu ou prou ses générations. Ce n’est pas le cas de l’Allemagne qui reste bloquée à 1,44. L’avancée de l’âge médian, cet indicateur qui divise la population en deux groupes égaux (la moitié plus jeune, l’autre moitié plus âgée), a progressé de 3,5 ans entre 2006 et 2016 en Allemagne pour monter à près de 46 ans. La hausse a été bien moins marquée en France où l’âge médian dépasse à peine les 41 ans, soit un écart de plus de 4 ans et demi entre les deux pays. Enfin, la part des jeunes de moins de 15 ans dans le total de la population est de 18,5% en France contre 13,2 en Allemagne.

Et c’est tout le paradoxe. Car cette réalité – la France est l’un des pays les plus jeunes dans une vielle Europe – en cache une autre totalement occultée dans le débat public : la France souffre d’un problème de dépendance globalement plus intense que l’Allemagne. Il y a d’abord l’explosion du nombre de baby-boomers en âge de prendre leur retraite. On compte aujourd’hui à peine trois cotisants potentiels (les personnes en âge de travailler, plus précisément les 20-64 ans) pour un retraité potentiel (les personnes âgées de 65 ans ou plus) aujourd’hui, contre 3,6 il y a à peine 10 ans.Bien entendu, l’équation des retraites est aussi redoutable à résoudre de l’autre côté du Rhin. Mais le choc est intervenu plus tôt et l’écart entre les deux pays n’a finalement jamais été aussi faible.

Si on regarde les jeunes dépendants maintenant, le problème apparaît en réalité bien plus aigu de en France : on compte 2,3 personnes en âge de travailler pour 1 jeune de moins de 20 ans en France, au lieu de 3,3 en Allemagne. Ce qui a bien sûr des répercussions sur les équilibres budgétaires : la politique familiale, de la petite enfance, l’éducation, sont des postes plus difficiles à ajuster en France.

Challenges

Merci à Mandarine

Fdesouche sur les réseaux sociaux