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Mustapha Adib a entamé une grève de la faim depuis le 7 mai, et ne quitte plus sa voiture, garée rue du Faubourg Saint-Honoré à quelques dizaines de mètres de l’Élysée. Il dénonce la corruption de la monarchie dirigée par Mohammed VI et exige de pouvoir manifester devant l’une des propriétés du souverain dans l’Oise.

Cet ancien officier de l’armée de l’air marocain, âgé de 48 ans, revendique le droit de pouvoir manifester librement devant le château de Betz dans l’Oise -résidence secondaire du roi du Maroc en France- pour dénoncer la corruption du royaume chérifien.

Sa voiture est garée juste en face d’une enseigne Chopard, rue du Faubourg Saint-Honoré, à quelques dizaines de mètres seulement de l’Elysée. C’est là, dans une vieille Renault vert bouteille, que Mustapha Adib a élu domicile le 7 mai, sous l’œil circonspect des gardes républicains. Cet ancien capitaine de l’armée royale marocaine, opposant infatigable de la monarchie chérifienne, s’apprête à entamer sa troisième semaine de grève de la faim. Les premiers symptômes ont fait leur apparition : les lèvres gonflées, la peau sèche, les maux d’estomac, les articulations douloureuses. Seule revendication du gréviste : le droit de manifester devant le château de Betz, dans l’Oise, propriété de Mohammed VI et résidence principale du roi en France. Un «bien mal acquis aux dépens du peuple marocain», estime Mustapha Adib.

Membre du collectif pour la dénonciation de la dictature au Maroc, qui regroupe une cinquantaine de Marocains et de binationaux, le militant se bat depuis des années contre la mairie et la préfecture de l’Oise pour obtenir gain de cause. En vain. Dans ce combat kafkaïen, la préfecture de l’Oise répond à coup d’arrêtés visant à interdire tout rassemblement devant le château, invoquant tour à tour des risques de trouble à l’ordre public ou la menace terroriste. Le dernier en date, pris la veille du second tour de la présidentielle, autorise la manifestation, mais uniquement devant le stade de football du village, à 600 mètres de là. Un changement de lieu qui viserait, selon la préfecture de l’Oise contactée par Libération, à assurer la sécurité d’un chef d’Etat étranger «dont le pays participe à la coalition anti-Daech». Rien de moins.

Si le tribunal administratif d’Amiens lui a donné raison en décembre 2014, la préfecture lui interdit toujours de manifester devant la résidence de Mohammed VI.

Pour Mustapha Adib, la complicité des autorités françaises avec le Royaume est évidente, et c’est la raison pour laquelle il a entamé cette grève de la faim. « Le Maroc est un des derniers régimes que la France continue de protéger. Nous demandons simplement que le préfet respecte une décision de justice », explique t-il à TSA.

Plusieurs fois, il a écrit au président François Hollande. Mais ses lettres sont restées sans réponse. Il a déjà adressé une missive au nouveau président de la République, Emmanuel Macron, dans laquelle il demande « des excuses du Préfet de l’Oise et du représentant de la Gendarmerie », de pouvoir « manifester devant le château du roi du Maroc », et « une régularisation définitive de son droit à la vie privée et familiale ».

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TSA / Libération

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