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«On en redemande!» Trois ans après sa diffusion, ce commentaire de Jean-Luc Addor amène le conseiller national sur le banc des accusés. Poursuivi pour discrimination raciale, le ténor de l’UDC valaisanne sera jugé mardi 24 mai au Tribunal du district de Sion.[…]

La petite phrase incriminée faisait suite à une information de 20minutes.ch, relatant une fusillade mortelle survenue dans une mosquée de Saint-Gall le 22 août 2014. Très réactif sur les réseaux sociaux, Jean-Luc Addor partage l’article en question sur Twitter et Facebook, en y ajoutant son point de vue lapidaire.[…]

Il affirme s’être exprimé au second degré. En écrivant «On en redemande!», il aurait ainsi voulu signifier: «Ca suffit!». Citant Platon dans nos colonnes, l’été dernier , Me Bonnant considérait l’ironie de son client comme une interrogation. «Par ses mots, il demandait: que faut-il encore qu’il advienne pour que nos politiques mettent un terme à cette violence, à cette subversion?»

Les dénonciateurs, en tout cas, n’ont pas perçu la moindre ironie dans le commentaire initial du parlementaire UDC. Il s’agit du Conseil central islamique de Suisse – soit l’organisation du très controversé Nicolas Blancho – et de l’association De la lumière à l’excellence, qui gère un lieu de culte musulman à Martigny.

C’est le procureur général adjoint du Canton du Valais, Jean-Pierre Greter, qui a mené l’instruction. L’acte d’accusation, dont nous avons obtenu copie, démontre qu’il a épluché les comptes Facebook et Twitter de Jean-Luc Addor.[…] Morceaux choisis: «Pour combattre l’islam, une seule ligne de défense: pas la laïcité, l’affirmation de nos convictions chrétiennes »(17 juin 2014). «L’islam est une saloperie soutenue par des salauds traîtres et collabos» (13 août 2014). Et quand il ne rédige pas lui-même ses diatribes, Me Addor partage des liens: «Haïr l’islam est un acte de salubrité mentale» (9 août 2014).

Pour le procureur Greter, pas de doute possible: les actes reprochés au prévenu sont constitutifs de discrimination raciale, infraction passible d’une peine maximale de trois ans de prison. […] Source

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