L’Allemagne et l’Italie auraient demandé une mission européenne le long de la frontière sud de Libye afin de stopper le flux de migrants tentant de rejoindre l’Europe. D’après Berlin et Rome, les tentatives actuelles ne fonctionnent pas.
Selon “Welt Am Sonntag” dans son édition de dimanche, citant un courrier ministériel envoyé à la commission européenne, Thomas de Maizière, ministre de l’intérieur allemand, et son homologue italien, Marco Minniti veulent une mission européenne conjointe qui patrouillerait le long de la frontière passoire avec le Niger pour empêcher les migrants d’atteindre l’Europe.
“Les premiers mois de cette année ont montré que nos efforts ont été insuffisants jusqu’à maintenant.Nous devons empêcher des centaines de milliers d’individus aux mains des trafiquants de risquer leur vie en Libye et en Méditerranée”, disent les ministres dans la lettre envoyée aux dirigeants de l’UE.
D’après l’ONU, à la mi-avril de cette année, plus de 43000 migrants, la plupart venant d’Afrique subsaharienne, se sont servis de la Libye comme tremplin pour atteindre l’Europe. Plus de 1150 personnes sont mortes en mer. Le nombre de migrants tentant de franchir la Méditerranée devrait augmenter avec l’amélioration des conditions météorologiques.
Toutefois, le fardeau de la gestion d’une nouvelle crise des migrants ne peut être porté que par quelques pays comme l’Italie.
La plupart des migrants sont récupérés en mer par la Marine italienne, dans le cadre de la mission conjointe Européenne SOPHIA, ou par des ONG, avant d’être amenés dans des centres de réfugiés en Italie.
Pour les ministres, “le but est de mettre en place une mission européenne entre la Libye et le Niger le plus vite possible. Ainsi, les migrants seraient stoppés avant même d’atteindre le chaos libyen.”
Les Etats membres de l’UE ont cherché à augmenter leur aide au gouvernement de Tripoli, seul reconnu par la communauté internationale, mais celui n’a qu’un contrôle très faible voire inexistant sur des grandes parties du pays. Un gouvernement rival est en place dans la région Est. Les milices et les groupes islamistes armés, dont certains sont impliqués dans le trafic d’êtres humains, sont légion.
dw.com
(Merci à Loïc pour la traduction)
