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TRIBUNE. Neuf magistrats signent un texte pour exposer et dénoncer les “menaces pour l’Etat de droit” du programme de Marine Le Pen. Cette initiative, rare, entend mettre en garde les citoyens contre “une justice aux ordres”.

“Nous ne pouvons accepter une justice aux ordres” ni encore la possibilité d’un référendum sur le rétablissement de la peine de mort : dans une tribune que nous publions, neuf magistrats décident à leur tour de prendre position fermement face à l’éventualité d’une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle. Parmi les signataires, on trouve un avocat général dans une grande cour d’appel, un ancien procureur général, une présidente de cour d’assises mais aussi une ancienne présidente du Syndicat de la magistrature ou encore un magistrat en disponibilité, entré dans les équipes de campagne d’Emmanuel Macron.

Leur initiative est inédite. Jusque-là, la magistrature française était restée silencieuse face au programme du Front national et face à l’hypothèse d’une élection de Marine Le Pen. Seul le magistrat Serge Portelli, dans “l’Obs” du 13 avril dernier, avait livré cette déclaration-choc : “Peut-on rester magistrat si le FN est au pouvoir et que l’Etat de droit est totalement dégradé ? Ma réponse est non. Je ne servirai pas un Etat Front national. Je démissionnerai.”

Les signataires de la tribune – texte ci-dessous – soulignent pour leur part leur “attachement aux conditions fondamentales d’exercice de [leur] métier et en défense des garanties [de] l’institution judiciaire.”

 

“Pour la Justice et l’Etat de droit”

Par Alain Blanc, Richard Bometon, Anne Crenier-Vaudano, Antoine Garapon, Eric Halphen, Isabelle Lonvis-Rome, Patrice Kurz, Didier Peyrat, Denis Salas.

Nous sommes magistrats, et à ce titre sommes soumis à un devoir de réserve, mais celui-ci ne peut aller jusqu’à exiger de nous que nous demeurions silencieux face aux enjeux pour la Justice et l’Etat de droit que revêt le scrutin du 7 mai prochain. […]

L’Obs

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