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Pas une voix au racisme.

Que Marine Le Pen puisse disposer chez nous d’un nombre de voix aussi considérable relève du cauchemar. Cette aberration ne fait pas que nous interpeller : elle signale une carence majeure qui nous concerne tous : politiques, parents, enseignants, éducateurs, responsables de toutes sortes… !

Il revient à chacun d’en tirer une leçon.

Pour moi, le FN est consubstantiel au racisme le plus systémique, le plus actif, le plus violent. Son assise s’articule sur l’idée d’une supériorité de l’homme blanc sur les autres hommes en général et sur l’homme noir ou métis en particulier. Sa philosophie politique — ou plus exactement : sa virulence politicienne — est une diabolisation de la différence et de l’altérité, et un refus de la diversité biologique ou culturelle.

Racisme, xénophobie et autoritarisme ne sont pas des opinions ou des options démocratiques. Ce sont des sources monstrueuses. Pas un génocide, pas une seule cale de navire négrier, pas un coup de fouet infligé à nos ancêtres esclaves, pas un rivet de leurs colliers, pas un maillon de leurs chaînes, pas une seule mesure relevant de la colonisation, de l’impérialisme, des exploitations multiformes qui longtemps ont détruit le tiers-monde, pas une seule planche des camps de concentration et pas une seule molécule des substances qui furent utilisées dans les chambres à gaz, ne sauraient être séparés des dispositifs que de telles conceptions sont susceptibles de mettre en œuvre. De par le monde, on ne saurait dénicher un régime autoritaire, un ordre fascisant ou sommairement dictatorial, qui ne s’alimentent à de tels principes.

Hitler disposait d’un programme social, populaire, populiste, attrayant. Qui s’en souvient ? Qui s’en réclame ? Lui aussi proposait de restaurer une fierté nationale ! Ce ne sont pas les ornements sociaux, les artifices nationalistes ou les appâts démagogiques qui comptent. Ce qu’il nous faut considérer, c’est l’esprit qui sous-tend les mécanismes du piège et qui bande ses ressorts. Cette idéologie, ce racisme, ce rejet de l’étranger, cette volonté de prééminence et de hiérarchisation biologiques et culturelles, ont suscité les plus gigantesques massacres. Partout où ils ont accédé à une maille de pouvoir, dans le monde, en Europe, ou dans certaines villes de France, l’atteinte aux libertés essentielles a été immédiate. Le racisme et la xénophobie peuvent devenir un mode d’administration de la police, de l’armée, de l’éducation, de la recherche, de la santé, de la justice, de la culture… Tous les fondements du genre humain peuvent se voir légalement contestés et soumis — comme le crie madame Le Pen elle-même — à une « remise en ordre » ! […]

L’Humanité

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