Fdesouche

L’ancien ministre de la Justice socialiste Robert Badinter met en garde contre le danger de “l’extrême droite” et estime que l’élection n’est pas jouée.

Par son histoire, sa philosophie et son projet, le FN est en rupture manifeste avec les principes de notre République – liberté, égalité, fraternité -, qui fondent notre communauté nationale et ont retenti dans le monde.

Considérez-vous, comme certains à gauche, que face à Marine Le Pen, l’élection d’Emmanuel Macron est acquise ?

Je ne ressens pas le même optimisme que nombre de mes amis. Non, l’élection présidentielle n’est pas “pliée” et la défaite de Mme Le Pen n’est pas acquise. Le résultat peut dépendre du taux d’abstention au second tour, notamment à gauche. Il suffit qu’une proportion élevée des électeurs s’abstienne de voter pour M. Macron, et Mme Le Pen peut l’emporter. […]

Tous les discours de dénonciation du FN fondés sur la morale et la culpabilisation des électeurs ont échoué à endiguer sa montée. Comment l’expliquez-vous ?

Il faut poser la question en d’autres termes : à quel niveau en serait l’extrême droite en France, dans la période actuelle, si on ne rappelait pas aux Français les exigences de la liberté? Je crois à la force des principes républicains, pourvu que ceux qui les invoquent les respectent eux-mêmes. […]

Quels sont les points qui, dans le programme de Marine Le Pen, vous paraissent inacceptables ?

Parmi tant de propositions critiquables, je considère comme la plus dangereuse l’instauration d’un principe constitutionnel de “préférence nationale”. Elle ouvrirait la voie à des mesures humainement détestables, qu’il s’agisse notamment de l’école, des services de santé, des logements sociaux ou de l’emploi. Ce n’est pas en ajoutant la misère à la défiance que l’on pourra intégrer les étrangers établis légalement sur notre sol. […]

Le JDD

Fdesouche sur les réseaux sociaux