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Dans une tribune au « Monde », le philosophe libéral Gaspard Koenig juge que le choix politique offert par les finalistes de la présidentielle dépasse largement la sphère économique : l’une s’adresse au peuple, l’autre aux individus.

Le flou dont on l’accuse est un formidable outil de liberté, qui préfigure les transformations démocratiques à venir.

Désormais, les électeurs peuvent choisir plus sereinement entre deux visions que tout oppose. On est loin des escarmouches technocratiques des derniers débats présidentiels entre des politiciens chevronnés, qui avaient gouverné depuis trop longtemps pour véritablement s’opposer. Paradoxalement, la fin des partis s’accompagne d’un renouveau des idéologies.

D’un côté, l’adoration de l’Etat, le rejet du marché et la fermeture des frontières ; de l’autre, la promotion des entrepreneurs, la défense de la concurrence contre les rentes et l’inclusion dans l’Europe et la mondialisation. Les politiques publiques imaginées par le Front national fleurent bon le dirigisme, tandis que celles d’En marche ! visent à donner à l’individu les moyens de son autonomie (par l’éducation, la formation professionnelle ou l’ersatz de revenu universel qu’est la nationalisation de l’assurance-chômage). Le monde fermé contre la société ouverte.

Cette opposition dépasse le domaine économique. Marine Le Pen, très friande de « peuple » et d’« intérêt général » , s’inscrit dans une vision totalisante de la société, où le pouvoir politique garantit l’homogénéité de la nation et ne se prive d’aucun moyen pour le faire. A l’inverse, Emmanuel Macron, avec sa conception de cultures françaises plurielles, assume l’irréductible diversité des destins individuels, que le politique peut accompagner mais jamais contraindre.
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Le Monde

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