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Dans le seul entretien qu’il a accordé pour le 30e anniversaire de la marque mondiale Red Bull, Dietrich Mateschitz, patron de l’entreprise, se livre à une critique virulente de la classe politique autrichienne. […]

[…] Mais le diktat du politiquement correct nous l’assure : la Russie est un État voyou, le mal par excellence et nous sommes les gentils. Et tous ceux qui ne voient pas les choses ainsi sont dans l’erreur. Alors c’en est bientôt fini de la liberté d’expression, car elle n’est accordée qu’à ceux qui sont du même avis qu’eux. Je n’ai besoin de personne pour me dire qui sont mes ennemis.

“Qu’eux” : Qui sont ces “eux” ?

La politique qui se soumet au politiquement correct et une prétendue élite intellectuelle autoproclamée […]

Mais vous faites aussi partie de l’élite.

Je suis humaniste, cosmopolite, pacifiste et individualiste. Et je suis quelqu’un qui s’oppose fondamentalement à toute opinion qu’on impose. Peu importe d’où vient ce diktat. Même si par là vous vous rendez partout suspect : en Amérique, on vous traite de communiste, en Europe de conspirationniste ou de populiste de droite.

Qu’est-ce qui vous dérange précisément ?

Par exemple, l’ampleur impardonnable des erreurs politiques de jugement et de décision lorsque l’on n’a pas maîtrisé la vague de réfugiés ou, pour mieux dire, la vague d’émigration. Je ne pense pas que le fait de laisser ouvertes les frontières de façon incontrôlée ait exprimé clairement une volonté politique. On a pris ces décisions par peur et par opportunisme politique. Même à l’époque, il était évident pour tout le monde que la plupart de ces gens ne répondaient pas à la définition du réfugié. Pas à celle de la Convention de Genève en tout cas.
[…] Et on aurait dû évidemment fermer les frontières et contrôler comme il faut, cela ne fait aucun doute. Vous rappelez-vous comme on a critiqué au début les États de l’Europe orientale pour leur attitude ? Quelques mois plus tard, nos politiciens ont fait exactement la même chose. Avec pour seule différence qu’on a cherché dans le Duden [dictionnaire de référence] un autre mot pour clôture.

[…] […] Quand l’un des plus hauts fonctionnaires de Bruxelles déclare que les États monoculturels devraient être rayés de la carte, j’espère ne pas être le seul à m’inquiéter. Mais il semble qu’on en est déjà au point où personne n’ose dire la vérité, même si chacun sait que c’est la vérité.

Vous parlez comme un citoyen en colère. [Ainsi appelle-t-on dans les pays germanophones les partisans de mouvements comme l’AfD, Pegida, etc.]

Je parle de faits, et je parle d’hypocrisie. Je dis qu’aucun de ceux qui ont crié « Bienvenue » ou « Nous y arriverons” n’a offert sa chambre d’amis ou n’a installé une tente dans son jardin pour loger cinq immigrés. […]

Un cosmopolite et propriétaire d’une marque internationale craindrait la perte de sa propre identité culturelle ?

Il y a en toute chose une masse critique. 20 000 randonneurs et vététistes en fin de semaine dans le parc national des Hohe Tauern, ça va. Les chamois se regroupent entre eux. Mais si on passe de 20 000 à 200 000 ou même à deux millions, alors tout s’écroule. Nous devons comprendre que ce ne sont pas seulement les réserves naturelles qui ont des limites, mais toutes les ressources, l’énergie, l’eau, la nourriture, l’air, les soins médicaux, tout, même la terre elle-même. Je ne parle pas ici des réfugiés au sens de la Convention de Genève. Je parle de ce qu’on devrait avoir saisi et attendu depuis longtemps : les grands flux d’émigration et les migration de peuples à travers le monde. Plusieurs centaines de millions de personnes souhaitent pénétrer dans un espace vital qui leur soit plus favorable, où il y ait encore de l’eau potable, une nature préservée et où soient appliqués les droits de l’homme. Et politiquement ce ne sera alors plus contrôlable – sauf si on agit à temps sur les causes.

(Traduction Fdesouche)

Kleine Zeitung

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