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L’élection présidentielle française inquiète Bruxelles

Les institutions européennes assurent qu’elles ne prévoient pas de plan B en cas de victoire de Marine Le Pen, et préfèrent rester discrètes face à une campagne « assez compliquée comme cela ».

Pas de « plan B », ni à Bruxelles, siège de la Commission et du Conseil, ni à Francfort, celui de la Banque centrale européenne. Officiellement, du moins. Les responsables des institutions de l’Union européenne (UE) n’envisagent pas – ne veulent pas envisager ? – une victoire de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, avec comme possibles conséquences un « Frexit », une sortie de la France de l’UE et de la monnaie unique.

Certains, instruits par les récentes leçons américaine – la victoire de Donald Trump – et britannique – le vote sur le Brexit – se veulent toutefois prudents. « Une telle victoire serait bien pire que celle de Trump, parce que le président français dispose de beaucoup plus de pouvoirs », s’alarme un diplomate qui, comme beaucoup d’autres, suit de près cette campagne qui étonne les partenaires de la France.

Dans l’entourage du président du Conseil, le Polonais Donald Tusk, on évite les questions sur cet autre scénario catastrophe. La discussion sur le Brexit commence à peine, mais confirme qu’elle sera à très haut risque. « Nous devons défier les populistes, dire haut et fort qu’ils sont le contraire d’un patriotisme moderne », a affirmé M. Tusk, jeudi 30 mars, à Malte. Ils accréditent l’idée que l’UE et Bruxelles veulent abolir le patriotisme, a poursuivi le président, mais « c’est une vision stupide et dangereuse. Notre mission devrait être de faire comprendre aux Européens que c’est exactement le contraire ».

A la Commission, on juge la discussion « peu glorieuse, peu enrichissante ». Si le président Jean-Claude Juncker a livré son message avant la présidentielle autrichienne de mai 2016 en indiquant qu’il n’« aimait pas » l’extrême droite, avec laquelle il n’existe « ni débat, ni dialogue possible », disait-il au Monde, il devrait, cette fois, s’abstenir de toute intervention publique. […]

Le Monde

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