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Tribune d’Alain Jakubowicz, avocat et président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme.

La campagne électorale semble avoir perdu la raison. Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, la qualité du débat démocratique est sacrifiée à l’électoralisme et à la surenchère des mots. La parole extrémiste – raciste, antisémite, xénophobe et homophobe – semble tenir le haut du pavé et attire à elle toute la lumière des médias.

Plus grave encore, les dérapages et les stigmatisations ne sont plus l’apanage de l’extrême droite, preuve supplémentaire du fait qu’elle est en passe d’imposer au pays ses mots et ses idées bien au-delà d’elle-même. Ces dernières semaines ont malheureusement prouvé que nous étions en pleine régression des valeurs, pour ne pas dire en plein cauchemar. […]

Ça suffit ! La libération et la banalisation de la parole extrémiste doivent appeler une sanction démocratique immédiate. La LICRA propose donc aux candidats à l’Elysée mais aussi à l’Assemblée nationale de signer une charte antiraciste qui repose sur deux engagements simples.

Le premier est de « s’exprimer avec le souci permanent de l’éthique républicaine, de la cohésion nationale et de la paix civile, en rejetant toute forme de racisme, d’antisémitisme, de xénophobie et d’homophobie ». Le second, lié au premier, est de « combattre et faire battre, dans les urnes, tous ceux qui auront eu une expression publique de cette nature lors de la campagne électorale ».

Les noms de signataires et des non-signataires de cette charte seront rendus publics et pourront être consultés par tout électeur sur le site Pour la République et pour la France. Chacun saura alors si le candidat pour lequel il souhaite voter est, ou non, un antiraciste déclaré. C’est aujourd’hui le seul critère qui doit nous permettre de balayer la confusion, le mensonge, la démagogie et la haine.

Le Monde

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