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Jean-François Chemain, enseignant d’histoire-géographie, exerce dans un collège perdu où il est confronté chaque jour à la réalité du communautarisme. Il en a tiré “Tarek, une chance pour la France ?” Présentation de Jean-Paul Brighelli.

«Il faut bien le reconnaître, l’islam exerce une emprise culturelle et spirituelle et devient dominant. Or, il a longtemps été sous-estimé, voire incontestablement ignoré par l’Éducation nationale et par tous les décideurs politiques. […] La France est gangrenée par l’islamisme qui pourrit la tête de nos gamins. […] L’identité de la France est notre combat républicain d’aujourd’hui. C’est notre combat vital. » (Extrait de la préface d’André Gérin, ancien élu communiste)

Tarek – que ce soit ou non son vrai nom – a subi Jean-François Chemain quatre ans durant, de la sixième à la troisième. Qu’en dire, sinon qu’il n’est pas plus mauvais qu’un autre, pas plus chahuteur, et qu’il aurait peut-être été bon élève, si les circonstances et les réformes successives ne l’avaient confiné dans son statut de semi-cancre ? En attendant, français de naissance, il se sent fort peu hexagonal — sa vraie patrie n’est pas de l’autre côté de la Méditerranée, contrairement à ce qu’il peut parfois affirmer, les soirs de match Algérie-France, mais dans un ressenti d’éternelle victime. Tarek, ou la fin de l’illusion bleu-blanc-beur. La victoire de la France dans le mondial de foot, c’était en 1998, c’était il y a un siècle.

Tout part de l’attentat contre Charlie Hebdo — et de la minute de silence imposée par le ministère. «Personne, absolument personne, n’était Charlie», témoigne Jean-François Chemain. En fait, ajoute-t-il, l’opposition entre les « Français » (entendez : les bobos des centres-villes — et encore, pas toutes les villes) et les musulmans des périphéries «est un avatar de la lutte des classes». Il s’y est substitué — et en pratique, il aurait même tendance à la faire disparaître. À courte vue, le système pourrait trouver cela commode. Plus de revendications ouvrières, plus de syndicats — juste l’opposition des « Céfrans » et des « bons musulmans ». À plus long terme, ceux qui se réjouissent de voir les prolétaires soudain soumis à d’autres forces que celles du profit devraient y réfléchir à deux fois. […]

Tarek est aussi victime d’un complot français — car il ne se sent pas français, cet honnête garçon né dans le Vaucluse. Et il n’est pas le seul. Le communautarisme a gangrené si fort la France périphérique que tous les élèves, quelles que soient leurs origines en général lointaines, ont des prénoms « ethniques ». Le prénom français se fait rare, les enfants se reconnaissent par rapport à une communauté supposée. C’est dire à quel point, malgré les efforts de tous les Jean-François Chemain de l’Hexagone, l’intégration et l’assimilation sont désormais ratées. C’est au point, nous explique l’auteur, que pour son malheureux élève, « on ne peut être musulman et français». […]

Le Point

Merci à valdorf

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