Fdesouche

Pour la première fois, jugeant l’atmosphère «de plus en plus délétère», la Fédération protestante de France a décidé d’adresser un appel aux candidats à l’élection présidentielle, les pressant de «casser cette dangereuse spirale du pire». François Clavairoly, le président de cette fédération qui regroupe la majorité des Eglises, explique pourquoi le protestantisme est aujourd’hui «en alerte».

Il y a vraiment un risque d’abstention ou de vote massif pour une fausse solution.

Nous assistons à des tentatives d’instrumentalisation de la laïcité au profit d’une critique contre l’islam.

A trois semaines de la présidentielle, la Fédération protestante de France (FPF) a décidé d’interpeller les candidats. Pourquoi ?

Le protestantisme a une expertise concernant ce que vit la société aujourd’hui, ses tensions et les questions sans réponse : les tensions, c’est la remise en cause de la dignité du politique et de la crédibilité de ceux qui la portent ; les questions sans réponse concernent l’exclusion, la souffrance d’une bonne partie des citoyens et l’incapacité à apporter des solutions.

Vous n’entendez pas de réponse de la part des candidats ?

A l’extrême droite, on est dans la plainte, dans un discours qui exprime une souffrance. Il ne faut pas sous-estimer cette souffrance, elle est réelle. Le protestantisme le mesure très bien à travers l’action d’associations comme le Centre d’action social protestant, la Cimade, l’Armée du salut, la Fédération de l’entraide protestante qui travaillent sur l’exclusion, la pauvreté et le handicap. […]

Après plusieurs années de crise des réfugiés, quel bilan tirez-vous de l’action publique en la matière ?

La France est un pays généreux et riche. Lorsqu’il s’est agi d’accueillir des réfugiés, nous n’avons jamais manqué d’offres, jamais. Sur le plan politique, la France a toutefois manqué d’une vraie parole d’accueil. La France est une terre d’asile. Nous ne l’avons pas suffisamment entendu. […]

Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux