Fdesouche

Alcoolisés, drogués, livrés à eux-mêmes, ces mineurs étrangers errent dans les rues de Paris. Ils ont fui le Maroc, traversé l’Espagne puis atterri dans le quartier de la Goutte-d’Or.

Square Bashung : des mineurs livrés à eux mêmes par leparisien

Bonnet enfoncé sur la tête ou capuche rabattue sur les yeux, ce sont des ombres furtives qui, inlassablement, arpentent les rues du quartier populaire de la Goutte d’or, le petit square Alain-Bashung est devenu leur quartier général. Ils y sniffent de la colle, plongeant la tête dans un de ces sacs en plastique qui jonchent désormais les lieux. Boivent de l’alcool, volent pour manger et se vêtir, agressent parfois les passants pour les dépouiller et sèment la terreur dans le quartier…

Pourtant, ils ont entre 9 et 16 ans. Depuis février, la capitale doit faire face à un phénomène inédit qui la dépasse : l’arrivée d’un groupe, totalement livré à lui-même, de quelque 25 enfants des rues marocains, après un long périple qui les a menés jusqu’en Espagne, puis en France. Beaucoup sont orphelins, ont quitté, seuls, la violence et la pauvreté des rues marocaines pour celles de Paris et les trottoirs de la Goutte-d’Or. Un quartier désormais quotidiennement éprouvé.

Derrière son étal, le patron de la boucherie Marabha désigne le square Alain-Bashung, juste en face de son établissement. Il n’a « jamais vu ça ». « Des enfants à la rue, complètement drogués du matin au soir ! s’enflamme-t-il. Comment peut-on laisser ça sans rien faire ? Et ce sont les plus jeunes les pires : on ne compte plus les agressions. J’ai même dû mettre une passante à l’abri dans mon magasin. Ils volent, ils cassent, ils se battent entre eux… Personne n’ose plus traverser le jardin. »

Mandatée par la Ville pour « approcher » ces enfants, l’association Hors la rue reconnaît des « difficultés à établir le contact », malgré l’intervention d’un éducateur arabophone recruté pour l’occasion. Plus compliqué encore face à ces mineurs isolés étrangers : il faut recevoir leur assentiment pour un hébergement de nuit, dans l’un des lieux mis à disposition par la Ville. Certains y auraient consenti ces derniers jours. « Mais la plupart dorment dans les rues, souligne un riverain. Dans la laverie automatique du quartier, dans des Autolib ‘ dont ils cassent les serrures. »

(…) Le Parisien

Fdesouche sur les réseaux sociaux