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Il est près d’une heure ce matin, le débat qui rassemblait cinq candidats à l’élection présidentielle sur TF1 et LCI vient de s’achever. Sur BFM-TV, Ruth Elkrief annonce les résultats d’un sondage Elabe commandée par la chaîne : Emmanuel Macron est donné « plus convaincant ». Qu’en est-il vraiment ?

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Si l’on comprend bien cette notule méthodologique, pour obtenir son résultat à peine 30 minutes après la fin du débat, Elabe a d’abord constitué un premier échantillon représentatif de 4011 personnes. Puis les personnes interrogées ont été invitées à regarder le débat et à donner leur avis. 1157 avis de volontaires – encore en état de le donner – ont donc été récoltés à la fin du débat.

Cette méthodologie pose d’emblée un gros problème : ce n’est pas parce que l’échantillon des 4011 personnes sollicitées initialement est représentatif, selon la méthode des quotas, de la population française, que le sous-échantillon des 1157 volontaires est, lui aussi, représentatif. On peut même être à peu près sûr du contraire, puisque cette sélection par le volontariat (et la résistance physique, avec un débat de plus de trois heures) ajoute un nouveau et sérieux biais à ceux, déjà connus, des sondages en ligne, et dont Alain Garrigou a fait la critique dans cet article.

La même méthode avait été employée par Elabe au soir du premier débat de la primaire du Parti socialiste (voir cet article). Résultat : Arnaud Montebourg avait été donné « le plus convaincant ». Encore une fois, les sondeurs avaient visé dans le mille…

Une méthodologie bancale, donc – pour ne rien dire du principe même de ce genre de sondages, visant à élire le « gagnant » d’un débat, comme dans une course de chevaux. En privilégiant le jeu personnel plutôt que les enjeux collectifs, en se focalisant sur « le plus convaincant » (voire « le plus séduisant » pour RTL) plutôt que sur les questions de fond, les instituts de sondage et leurs relais dans les médias ajoutent dépolitisation et confusion aux débats.

(…) Acrimed

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