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Depuis son renoncement, François Hollande fait de la lutte contre le Front national son dernier combat en tant que chef de l’État. Il veut être la digue qui arrêtera la vague FN aux portes de l’Élysée.

S’il ne brigue pas un second mandat, François Hollande veut à tout prix éviter de transmettre les clés du Palais à Marine Le Pen, en mai.

À mesure que l’élection présidentielle se rapproche, les sorties de François Hollande redoublent d’intensité. “La France, elle ne succombera jamais à l’extrémisme”, espère-t-il lors du dîner du Crif, le 22 février.


(Marine Le Pen reçue à l’Elysée le 9 janvier 2015)

D’où sa ferveur à combattre dans les mots et les actes la dynamique du parti d’extrême droite, crédité de plus de 25% dans la plupart des sondages. Mercredi, il a appelé l’ensemble du gouvernement à rester mobilisé face à “la menace de l’extrême droite”. Dernier exemple d’une série de critiques adressées au Front national.

Car depuis trois mois, François Hollande ne cesse de dresser le sombre tableau d’une France dirigée par Marine Le Pen. Sans jamais la nommer. “Si d’aventure la candidate du Front national l’emportait, elle engagerait immédiatement un processus de sortie de la zone euro, et même de l’Union européenne [UE]. C’est l’objectif de tous les populistes, d’où qu’ils soient : quitter l’Europe, se fermer au monde et imaginer un avenir entouré de barrières de toutes sortes et de frontières défendues par des miradors”, déclare-t-il à plusieurs journalistes européens, en début de semaine. Et l’inquiétude de se muer en stratégie pour les quelques semaines qu’il lui reste à conduire le pays : “Mon ultime devoir, c’est de tout faire pour que la France ne puisse pas être convaincue par un tel projet, ni porter une si lourde responsabilité.” […]

Visées européennes. Rien n’indique que ce rythme va faiblir : le président de la République va multiplier les déplacements sur les terres favorables au FN. Il était en Moselle lundi, puis dans le Pas-de-Calais, mardi, avant de se rendre à Vitrolles, samedi. Pour le fin connaisseur de la carte électorale qu’il est, le hasard n’est pas permis.

Et son combat devrait continuer au-delà de l’Élysée, car on lui prête déjà des vues sur un poste à responsabilité au niveau européen, dans la lignée de son ex-mentor Jacques Delors. Mais avant cela, il lui reste à remplir un dernier objectif : empêcher Marine Le Pen et l’extrême droite de franchir les grilles du 55, Faubourg Saint-Honoré.

Europe 1

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