Fdesouche

Zohra Bitan, cadre de la fonction publique territoriale, s’inquiète d’une possible victoire du Front National à l’élection présidentielle.

Zohra Bitan a été porte-parole de Manuel Valls durant la primaire socialiste de 2011. Elle a fondé l’association Campus Marianne qui offre des actions d’instruction civique pour tous. Elle est l’auteur de “Cette gauche qui nous désintègre” paru en mai 2014 aux éditions François Bourin.

Le scénario qui s’annonce pour la France peut être une catastrophe, un séisme sans précédent. Un certain Cambadélis s’était fendu il n’y a pas si longtemps d’un tweet: «on entend le bruit des bottes». Je l’avais taclé comme j’aime le faire, non sans une certaine fierté car je sais sa dose de responsabilité et celle de tout le chaudron solférinien depuis des décennies. Il mettait les français en garde contre le bruit des bottes, mais sans jamais leur dire comment faire pour entendre le bruit de la paix.

Mais cette fois c’est trop tard, la ligne jaune vient d’être franchie; le loup n’effraie plus grand monde, et dans le peuple de France, nombreux, trop nombreux, sont ceux qui le considèrent désormais comme un recours, un secours, une réponse à leurs SOS, une délivrance, ou une issue de l’impasse dans laquelle ils se sentent pris au piège. […]

Je ne dors plus, je dors mal, mon sommeil est agité ; ma France m’inquiète, ma France est malade ; je cherche désespérément un traitement, mais le diagnostic me mine et ruine mes capacités à trouver un remède. Le bruit des bottes va-t-il étouffer celui des casseroles, qui sont l’orchestre d’une classe politique corrompue depuis des décennies et pour qui l’impunité quasi générale est comme un comédon géant sur le front de notre république? […]

Je ne sais pas si quelqu’un connaît la fin de l’histoire, mais je sais que sans bruit, il y a des gens comme moi qui savent que le loup prépare ses plus beaux habits. Ceux-là ne dorment plus, tout comme moi, car ils ne veulent pas que Liberté, Égalité, Fraternité ne passent d’yeux larmoyants à tsunamis de larmes.

Le Figaro

Fdesouche sur les réseaux sociaux