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L’Ifop a publié vendredi une note dans laquelle l’institut dresse un portrait-robot de ses électeurs.

1- Non, Macron n’est ni le candidat des jeunes, ni celui des vieux

Contrairement à ce qu’il affirme et contrairement aussi à ce que d’autres disent pour lui, Emmanuel Macron n’est pas plus un candidat qui fédère un électorat jeune qu’un électorat âgé. Voici ce que donne la répartition des âges parmi ceux qui, dans le sondage Ifop, disent avoir l’intention de voter pour lui. C’est assez homogène :

22% pour les moins de 35 ans ;
19% pour les 35-49 ans ;
19 % pour les 50-64 ans ;
22% pour les plus de 65 ans.

2- Son électorat est surtout issu des classes moyennes

La critique revient souvent : Macron est le candidat des “CSP +”, entendre les classes socioprofessionnelles supérieures : les cadres, les dirigeants d’entreprises, ceux qui ont un bagage sociologique et culturel plus élevés que la moyenne. En fait, ce n’est pas exactement ça. […]

3- Son électorat n’est pas populaire, mais celui de Mélenchon non plus

Mais sur l’ensemble des catégories populaires (employés et ouvriers), le candidat est à seulement 14% d’intentions de vote. C’est très loin de Marine Le Pen (37%), mais c’est exactement le même score que… Jean-Luc Mélenchon. Benoît Hamon fait mieux avec 18%.

C’est pour cela que Macron tente de conquérir cet électorat populaire, notamment en suivant le Front national sur ses terres. Mais s’agit-il réellement d’un handicap? Non, pas vraiment : “ le premier parti des ouvriers, c’est l’abstention “, rappelait dans le JDD le sondeur Frédéric Dabi, de l’Ifop également.

Emmanuel Macron est donc d’abord soutenu par les cadres supérieurs, les professions intellectuelles et les classes moyennes et bénéficie à l’inverse d’un soutien nettement moins appuyé dans l’électorat populaire “, résume le sondeur de l’Ifop Jérôme Fourquet. […]

On peut penser que son cursus scolaire, ses références et son mode d’expression créent une proximité et une empathie dans la frange la plus éduquée de la population et engendre, à l’inverse, une certaine distance dans les milieux les moins bien dotés en capital culturel, davantage tentés par le FN“, écrit Jérôme Fourquet. Le sondeur va plus loin et reprend la formule du journaliste américain Chris Arnade, sur l’élection américaine : les “premiers de la classe” contre “les cancres du fond de la classe”. C’est aussi la séparation proposée par le géographe Christophe Guilluy, entre les centres urbains connectés, de plain-pied dans la mondialisation, et la “France périphérique”, plus rurale ou “périurbaine”, celle des bassins industriels délaissés. […]

Le JDD

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