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Depuis plusieurs jours, la Seine-Saint-Denis est le lieu d’une intense violence. Pour Hugues Moutouh, le désarmement de la classe politique est complet quand il ne s’agit pas, à gauche, d’une forme de complicité vis-à-vis des «bandes de jeunes».

Hugues Moutouh a été conseiller spécial du ministre de l’Intérieur au moment de l’affaire Merah, puis préfet. Il est désormais avocat. Il est l’auteur de “168 heures chrono: la traque de Mohamed Merah” (éd. Plon, 2013).

En décidant de s’afficher aux côtés d’une victime de violences policières, François Hollande, qui n’avait pas jugé nécessaire de se déplacer auprès des deux fonctionnaires de police grièvement brûlés à Viry-Châtillon, a clairement choisi son camp. Si embrasement généralisé des banlieues il y a dans les prochaines semaines, il aura alors sans conteste sa part de responsabilité.

Plus les candidats républicains attendront, plus la potion sera amère et le traitement violent. Mais qui ne comprend que la meilleure façon d’empêcher Madame Le Pen d’accéder un jour à l’Elysée, est de traiter aujourd’hui même les problèmes qui nourrissent sa popularité ?

Encore une nouvelle nuit d’émeute en banlieue parisienne. Encore et toujours les mêmes scènes de violences urbaines, les mêmes images de voitures brûlées, d’attaques de commissariats, de cocktails molotov lancés sur les forces de l’ordre…. Encore et toujours, surtout, la même impuissance face à ces scènes de guérillas qui se répètent ad nauseam.

Une partie de la classe politique française, à gauche, se rend même complice de ces exactions en justifiant la révolte de ceux qu’elle persiste encore à appeler des «jeunes». […]

Une partie de la classe politique française, à gauche, se rend même complice de ces exactions en justifiant la révolte de ceux qu’elle persiste encore à appeler des «jeunes». Après des milliards dépensés en vain dans une politique de rénovation urbaine hasardeuse, la France ne ferait pas suffisamment pour ses quartiers. En acceptant de laisser cette population vivre en banlieue, loin des services publics, des transports en commun, en tolérant les contrôles d’identité à répétition, les pouvoirs publics favoriseraient ces réactions violentes… Les socialistes français ne parlent pas encore d’acte de «résistance», mais ils n’en sont pas loin. Le candidat sorti des Primaires de la gauche promet ainsi, s’il est élu, la constitution d’un «corps de contrôle anti-discrimnation». Au train où vont les choses, il proposera d’ici quelques semaines de créer des polices communautaires dans les quartiers, à l’image de ceux qui y vivent, parce qu’un policier blanc qui interpelle un jeune qui ne l’est pas est forcément suspect, guidé par ses préjugés racistes. Hamon découvre avec retard les théories perverses de la contre-culture américaine et des post-colonial studies.

Face à cette gauche rancie, irrémédiablement éprise d’angélisme et de naïveté à chaque fois que l’on parle de sécurité, qui voit en chaque jeune de banlieue, pour peu qu’il soit issu de l’immigration et connu des services de police une victime du système, comment se positionne le favori des sondages, Emmanuel Macron? Son programme régalien sera rendu public, nous dit-on, le 18 février prochain, lors d’un meeting à Toulon. […]

Le Figaro

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