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La famille Ashour est arrivée en Allemagne en septembre 2015, en pleine crise des réfugiés. Franceinfo est revenu les voir en février.

Ce sont de petits papiers, collés un peu partout dans leur appartement d’Eberbach (Allemagne). “Der Spiegel, die spiegel” sur le miroir, “Die Tur” sur la porte, une liste de verbes modaux annotée en arabe sous la pendule du salon… “J’ai accroché ça quand je suis arrivé pour apprendre plus vite. On les a gardés”, explique Mslam Ashour, un réfugié syrien de 26 ans. Un autre mot flotte dans l’air de cet appartement, au quatrième étage d’un immeuble sans âme de cette ville de 15 000 habitants, lovée au bord de la Neckar. “Le mot que je déteste en allemand, c’est ‘erwarten’, attendre, lâche son frère, Majd Ashour, 33 ans. Parce qu’on me l’a trop dit depuis que je suis arrivé…”

Nous avions rencontré la famille Ashour le 6 septembre 2015, sur la route des migrants, dans un train au départ de Budapest (Hongrie). Nous les avions accompagnés jusqu’à Munich, puis retrouvés un mois après leur arrivée, à Karlsruhe, où ils attendaient d’être logés dans une ville du Bade-Wurtemberg. A l’époque, l’optimisme dominait. “On avait deux appartements en Syrie, un bon salaire, une Peugeot… Je ne manquais de rien. J’aimerais retrouver ça ici”, nous confiait alors Majd. Un an et demi plus tard, en ce gris week-end de février, ce rêve n’est plus qu’un loin souvenir, emporté par l’incertitude administrative, l’attente et le chômage.

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France Info

Merci à kidcreole

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