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“L’Histoire mondiale de la France”, qui a rassemblé 122 historiens, s’est hissé dans les meilleures ventes d’essais dès son lancement : 50 000 exemplaires sortis en trois semaines et trois réimpressions… Une jeune garde de chercheurs investit le débat public. Leur but  : faire pièce au « roman national », “vision monolithique et réactionnaire du pays”.

Et ne nous voilons pas la face : paru opportunément en période de campagne électorale pour la présidentielle, le livre doit une partie de son succès précisément à ce moment où les positions se durcissent et où la France « est justement en train de se demander si elle va rester une société ouverte sur le monde ou si elle va se replier ».

Le directeur de l’ouvrage, Patrick Boucheron, professeur au Collège de France et chroniqueur au «Monde des livres , a placé le projet sous l’égide d’un illustre ancêtre, Jules Michelet : « Ce ne serait pas trop de l’histoire du monde pour expliquer la France. » Extraits d’un article de Julie Clarini, rédactrice en chef adjointe du “Monde des Livres”.

L’ouvrage déploie une histoire nationale d’un genre nouveau, montrant la lente formation de la France dans les ruptures et les discontinuités, insistant sur les hommes et les influences venus d’ailleurs ou partis d’ici, écornant quelques mythes à la vie dure. Il ne s’est rien passé à Poitiers en 732, sinon une escarmouche avec les sarrasins comme il y en eut des dizaines d’autres (et d’ailleurs elle n’eut pas lieu à Poitiers) ; saint Martin, l’un des patrons de la Gaule chrétienne, venait de Hongrie ; et la France libre de De Gaulle fut plus africaine que londonienne. […]

Patrick Boucheron parle aussi de reconquête, d’une histoire de France longtemps laissée à des « conteurs peu scrupuleux». On ne nomme personne mais, dans la salle, tout le monde comprend l’allusion.

Ces conteurs à succès, ce sont Lorànt Deutsch ou Jean Sévillia, Dimitri Casali ou Eric Zemmour. Certains de leurs livres, tel Métronome. L’histoire de France au rythme du métro parisien (Michel Lafon, 2009), du premier, se sont vendus par centaines de milliers. Ils y pratiquent une histoire à l’ancienne, à des fins de glorification d’une France éternelle dont ils chantent le génie, chérissent les batailles et les hommes providentiels. […]

Le Monde

Merci à cernunnos

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