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Beaucoup pensent que la désobéissance civile consiste à un mouvement de foule instantané ou le déclenchement d’une grève générale. C’est faux, la vrai vie n’est pas Hollywood. Mais les chiffres sont plutôt rassurants. Reprenons les travaux d’Erica Chenoweth, professeur à l’Université de Denver. Entre 1900 et 2006, 60 % des mouvements de désobéissance civiles non violents ont abouti. Entre 1940 et 2006, 70 % des luttes populaires étaient non violentes. Et le chiffre est en constante augmentation contrairement aux luttes armées. Par ailleurs, il suffit que 3,5 % de la population se mobilise pour qu’un régime tombe.

Des raisons de nous insurger au quotidien

Nous concernant, prenons des exemples concrets. D’abord, la première question n’est pas de savoir qu’est ce qu’il faudrait faire pour engager la désobéissance civile mais si nous voulons vraiment le faire.

Si la presse ne fait pas correctement son travail d’information et ne joue pas son rôle de contre-pouvoir, concernant les citoyens de confession musulmane, le service public a contribué à faire émerger un islamophobe notoire comme Eric Zemmour. Pourtant, combien sont prêts à ne plus payer leur redevance télé ?

Autre cas de figure. Les populations racisées sont victimes de discriminations à grande échelle. Quand une entreprise est prise en flagrant délit, peu importe si elle remporte son procès ou pas : combien sont prêts à la boycotter ?

Lorsque les écoles des quartiers populaires négligent l’éducation de nos enfants, ne remplacent pas les professeurs absents, que leur cours sont de pauvre qualité ou lorsqu’on leur refuse les moyens qu’on accorde aux écoles des beaux quartiers, Combien sont prêts à soutenir les parents déjà mobilisés mais qui sont souvent seuls et démunis ? Combien sont prêts à occuper les rectorats ou à marcher sur le ministère jusqu’à ce qu’on débloque les moyens nécessaires ?

Nous avons le nombre, à quand la force ?

La police est entrée en désobéissance civile avec ses manifestations sauvages en plein état d’urgence en octobre 2016, et des flics cagoulés et armés pour bloquer les routes. Ils ont défié le gouvernement et se sont dirigés vers le ministère de l’Intérieur. Et qu’on le veuille ou non, il faut accepter l’idée que leur action a abouti puisque, malgré les coupes budgétaires et le dogme de l’austérité, ils ont obtenu 250 million d’euros. […]

Nous avons le nombre. Le pouvoir est naturellement de notre côté pas du leur, sinon pourquoi recourir au secret, pourquoi se cacher pour décider? Il n’y a pas plus grand gâchis que d’avoir les moyens d’être force de changement mais de se convaincre que l’immobilisme finira par payer. Beaucoup de ceux qui ont contribué à rendre ce monde un brin meilleur et que nous célébrons aujourd’hui étaient seuls au départ. Nos enfants ne nous pardonnerons jamais de reculer quand il fallait avancer, ou de se cacher quand il fallait se dresser.

Source ( et capture)

Merci à cernunnos

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