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Elle aurait eu jusqu’à cinq prostituées sous sa coupe. Mais deux d’entre elles, fatiguées d’être exploitées et frappées, se sont rebellées. Faith et Juliette, deux jeunes Nigérianes, ont déposé plainte au commissariat de Nice. La brigade des mœurs de la Sûreté départementale a enquêté et a pu confirmer au fil de ses investigations, les récits des prostituées.

Arrivées en 2014, sous l’emprise d’un réseau, les jeunes femmes avaient chacune 35.000 euros à rembourser. Le prix de leur liberté dans cette affaire d’esclavage moderne.

Logées dans le secteur de la Californie à Nice, les deux jeunes femmes étaient régulièrement frappées selon le témoignage de voisins, fatigués des allées et venues nocturnes dans leur immeuble.

Ese Ehi, 46 ans, interpellée mercredi par la police, est une « mama ». Autrement dit une prostituée affranchie qui est le relais local d’un proxénète, à l’abri, loin, très loin de la Côte d’Azur. Dans ce milieu marqué par les violences, les contraintes, le rôle d’Ese Ehi fait penser aux kapos de la Seconde Guerre mondiale. Les coups pleuvaient si les filles n’étaient pas assez productives. Leurs familles restées au Nigéria étaient menacées de représailles.

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Le parquet s’appuie sur les envois réguliers d’argent vers le Nigéria, sur plusieurs témoignages accablants et sur le passé judiciaire de la prévenue. Elle a été condamnée avant l’été pour avoir frappé des pompiers et des policiers lors d’une intervention.

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Ese Ehi a été condamnée à deux ans de prison ferme à exécuter immédiatement et devra quitter le territoire à l’issue de sa détention.

Nice Matin

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