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Loïc Garnier, chef de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste, décrypte en exclusivité le travail de ses services. […]

Quel est le dernier état des lieux des Français engagés sous la bannière de Daech en Syrie et en Irak?

Loïc GARNIER – D’abord, prenons le phénomène sur le plan mondial: le nombre de volontaires étrangers engagés au Moyen Orient était estimé à environ 30.000 en 2015. Ce flux s’est réduit pour atteindre les 12.000, sachant que l’on compte encore dans les rangs de l’organisation terroriste environ 3000 Européens et qu’il existe un chiffre noir. Même si la Belgique est la plus représentée au regard de sa population, la France reste le plus gros contributeur de l’Union européenne.

On évalue à 700 le nombre des Français ou résidents sur zone et à 232 celui de nos compatriotes présumés décédés. Entre ceux que l’on croit morts à tort et ceux qui ont été ensevelis sous les décombres d’un immeuble bombardé sans qu’on le sache, il faut conserver une certaine prudence sur ces données même si l’on réussit à avoir une vision assez précise de ce qui se trame sur place.

Pour le reste, nous estimons qu’un millier de velléitaires manifestent dans l’Hexagone la volonté de partir sans que l’on sache toujours si leur envie est vraiment réelle. Il y a du tri à faire et c’est tout le travail des services de renseignements car celui qui reste peut se révéler tout aussi dangereux que celui qui part. Frustré, il peut avoir envie de frapper sur place et donc alimenter un terrorisme endogène. Or notons qu’il n’y a quasiment plus de départs. En effet, les frontières sont de plus en plus difficiles à franchir notamment avec la Turquie et les candidats au djihad savent que rallier un califat voué à l’échec militaire revient à se suicider…

Et les «revenants» de Syrie?

À notre connaissance, ils sont aujourd’hui un peu plus de 200 sur le territoire national. Certains sortent de nos radars en prenant des routes improbables et trompent la vigilance des services de police. J’aime assez cette expression de «revenants». Outre la traduction de l’anglais «returnees», c’est-à-dire le «voyageur qui revient», elle évoque ceux qui sortent de l’enfer pour rejoindre le monde des vivants.

Sont-ils employés comme «petites mains» ou mieux placés dans l’organigramme de Daech?

(….) Jugés peu fiables, ils étaient cantonnés à des tâches de geôliers, des missions de simple logistique ou à faire la police de la charia. Peu avaient le profil de combattants aguerris. Certains étaient aussi sélectionnés comme de futurs kamikazes potentiels en raison de leur profil psychologique fragile et assez influençable.(…)

(…) Pour l’heure, rappelons qu’il reste dans les zones de combat quelque 290 femmes et 460 enfants français, dont un tiers nés sur place – donc âgés de moins de 4 ans – ainsi qu’une vingtaine de combattants.(…)

Le Figaro

Merci à handsome55

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