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Policier depuis une quinzaine d’années et affecté au sein d’une compagnie républicaine de sécurité depuis plus de dix ans, je suis un des très nombreux témoins de cette lente mais inexorable descente aux enfers d’une démocratie en mal de repères. […]
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Où est la laïcité dans ces quartiers qui ne sont plus aujourd’hui que des zones de non-droit et où le communautarisme règne en maître? Où la police ne peut plus entrer sans faire déplacer une compagnie de CRS pour assurer sa propre sécurité? Nombre de nos concitoyens sont totalement laissés à l’abandon et placés sous la coupe de tel ou tel caïd ainsi autoproclamé. Je travaille dans ces lieux où les pompiers refusent désormais d’intervenir et où les médecins ne se déplacent plus. J’y passe des nuits entières loin des caméras qui accompagnaient, le temps d’une visite éclair, les costumes sombres de nos élites dirigeantes et leur aréopage de thuriféraires depuis longtemps éclipsés. J’y ai été invectivé, sali, agressé, blessé, même.
Les «nique la police» succèdent aux «sales blancs» ou «Allah va vous niquer» que l’on peut entendre à longueur de vacation ou lire sur les murs pourtant régulièrement repeints par les plans d’urbanisme successifs. Le délaissement de ces quartiers s’accroît à mesure que s’enracine la radicalité, exacerbée par les événements tragiques de janvier 2015 et les actes terroristes accomplis ou déjoués depuis. Les actes de racisme antiblancs n’ont cessé d’augmenter depuis le début de l’année dans ces pans entiers de notre territoire où certains habitants revendiquent de plus en plus haut et fort de n’être «pas français», où le sentiment d’appartenir à la même nation, de construire ensemble le monde de demain s’étiole jour après jour. L’angélisme n’a plus cours. L’urgence frappe à la porte de notre République.
J’ai rencontré depuis plusieurs mois de nombreux collègues expérimentés de toutes les compagnies de France qui me font part de leurs inquiétudes légitimes face à des situations de plus en plus tendues. Galvanisés par les événements de janvier 2015, et avant eux par les tueries perpétrées par Mohammed Merah en 2012 à Toulouse et à Montauban, certains délinquants n’hésitent plus désormais à braver l’autorité des fonctionnaires de police, notamment en lançant, sous forme de provocation à peine voilée des phrases telles que: «On vous a bien eus en janvier», «Ce n’est que le début, vous allez voir», «Encore quelques années et Allah va prendre le pouvoir».

Le Figaro

Merci à handsome55

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