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11/01/2017

Ils n’ont pas convaincu les jurés de la cour d’assises. Le verdict rendu vers minuit lundi condamne Youssef A. à vingt ans de réclusion pour le meurtre d’Aïssa, tué aux Damades, à Nanterre, le 12 mars 2013. Les jurés ont considéré que Youssef était autant responsable que Mehdi qui a tiré au 44 Magnum. Ce dernier a aussi été condamné à vingt ans. Car c’est Youssef qui avait le mobile du crime. Pour un motif ridicule, il s’était battu trois jours plus tôt avec Aïssa, qui avait eu le dessus. Quant à Kader, le cousin de Youssef, il est condamné à douze ans pour avoir assisté les deux autres le jour du crime.
Le Parisien


03/01/2017

Il ne manquait que l’étincelle. Elle venue des bancs du public. En deux secondes, la salle de la cour d’assises des Hauts-de-Seine s’est transformée en ring, où les altercations opposant les partisans des parties civiles à ceux des accusés ont éclaté dans tous les coins de la salle. Les quatre policiers répartis dans le prétoire ont vite été débordés, tant cris et violence venaient de toute part.
[…] Alors qu’un témoin déposait à la barre — ou plutôt refusait de témoigner ou revenait sur ses déclarations accablantes pour les accusés — la jeune femme qui partageait la vie d’Aïssa jusqu’à son exécution, a décoché une claque à la sœur de Youssef, assise juste devant elle. La gifle a fait bondir celle qui l’a reçue, les deux femmes se sont empoignées, donnant le top départ à une série d’accrochages. Comme si la rage des uns et des autres était devenue indomptable. La haine a traversé la salle quand Youssef, dans le box des accusés, et le frère d’Aïssa se sont hurlés des mots incompréhensibles, parfois en arabe. Il a fallu les ceinturer tous les deux.
La police a maîtrisé la situation avec l’arrivée de renforts conséquents… et le procès a repris son cours. Avec un témoin devenu silencieux. « Tous les témoins refusent de venir et invoquent la peur de représailles », déplorait la présidente, Edith Sudre, un peu plus tôt. C’est pourquoi deux témoins ont été amenés à la barre de force ce mardi, après que la police est allée les chercher. L’un d’eux n’a même pas voulu décliner son identité. Pas un son n’est sorti de la bouche de cet homme au visage complètement fermé. […] Le Parisien


02/01/2017

Le règlement de comptes avait tourné au drame. Le 12 mars 2013, un jeune homme avait été abattu de cinq balles dans le dos.


C’est l’histoire de jeunes de cités pour qui les petites embrouilles se règlent à coups de calibre. Bilan : un mort, un blessé. Et le risque de la prison à perpétuité pour le tireur et deux autres accusés impliqués dans ce règlement de comptes aussi idiot que tragique.

Mehdi K., Youssef A. et Abdelkader A., respectivement âgés de 35, 33 et 31 ans, sont jugés par la cour d’assises, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 9 janvier, pour le meurtre prémédité d’Aïssa, abattu de cinq balles dans la cité des Damades, à Nanterre, le 12 mars 2013. Youssef aurait voulu se venger après une première rixe l’ayant opposé à la victime trois jours plus tôt. Une bagarre violente censée régler une embrouille ridicule, qui prendrait source dans un échange de regards.

Le 9 mars, Youssef et Aïssa se font face, et c’est Aïssa qui a le dessus. Youssef finit à l’hôpital, le visage tuméfié. Les frères respectifs des deux adversaires tentent d’intervenir pour les dissuader d’aller plus loin. Mais Youssef entend laver son honneur.
Son désir de vengeance est tel qu’Aïssa se sait menacé et « craint pour sa vie », selon le témoignage de sa compagne. Trois jours plus tard, dans l’après-midi du 12 mars, Aïssa et son frère marchent côte à côte dans la cité, où ils habitent. Youssef débarque avec Mehdi, à pied, et entraîne les frères vers l’allée Camélinat pour une explication. Youssef est armé, mais le frère d’Aïssa ne s’inquiète pas outre mesure car ils sont « amis d’enfance », dira-t-il durant l’enquête.
Sauf qu’une fois dans l’allée, à l’abri des regards, Aïssa reçoit cinq balles tirées dans le dos. Au terme de l’instruction et après les aveux de l’intéressé, c’est Mehdi et non Youssef qui aurait tiré. Mais tous deux sont renvoyés devant les assises pour assassinat, le premier pour avoir abattu la victime, le second parce qu’il est « l’instigateur » du meurtre prémédité et qu’il avait « le mobile des faits », selon l’analyse du juge d’instruction. Abedlkader, le frère de Youssef, sera jugé pour complicité : il a couvert la fuite des agresseurs.
Le Parisien

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