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Longtemps discrets , selon Mariannne, les Turcs de Strasbourg revendiquent désormais une place, toute leur place, suivant l’exemple de leur président Recep Tayyip Erdogan.

« La première génération vivait en France comme des invités et se pliait aux règles de l’Autre. La suivante, qui a fait des études et dispose d’une meilleure assise économique, a pu s’approprier la République, ce qui l’autorise à certaines revendications». (Murat Ercan, président du Conseil régional du culte musulman)


(Meeting à Srasbourg du président turc Recep Tayyip Erdogan, le 4 octobre 2015)
«Nous, on ne siffle pas la Marseillaise», dit l’un. «Les banques nous prêtent en confiance parce qu’elles savent que nous, on bosse et on rembourse», dit un autre. «On ne rejette pas la République, bien au contraire, dit un troisième. C’est parce que nous aimons son message de liberté que nous voulons apportez notre différence». Le premier est fiscaliste, le second fait carrière dans la logistique, le troisième dirige une école privée. Intégrés, mais inassimilables, voire inassimilables parce qu’intégrés, ainsi vivent les Turcs de Strasbourg. Qu’ils soient immigrés depuis 40 ans à la faveur d’accords bilatéraux, ou venus plus récemment rejoindre la famille, nés en Anatolie ou purs Alsaciens de parents turcs, ils seraient au moins 35 000, soit 10% de l’agglomération. «Peut-être 50 000», selon les calculs du directeur du département d’études turques de l’université de Strasbourg qui, avec l’accent régional, analyse les itinéraires de ses compatriotes […] Depuis que l’homme malade de l’Europe a retrouvé la santé – croissance économique et insolence diplomatique -, la mairie de Strasbourg doit faire face à un lobbying inhabituel. « Ils ne cherchent pas à imposer leurs élus au conseil municipal et ne réclament ni subvention pour leurs associations ni emploi public, observe Andrea Diderot jeune, représentant du Front national. En revanche, ils veulent vivre à la turque ». A l’étage des adjoints, le socialiste Nicolas Matt confirme : «Ils nous soumettent des projets et nous demandent simplement de les laisser faire». Deux minarets se dresseront ainsi au-dessus de la nouvelle mosquée, qui remplacera l’ancienne usine de ferraille où de pauvres tapis râpés accueillent les fidèles. Au terme d’un gentil bras de fer avec le service de l’urbanisme, les promoteurs de la mosquée Eyub Sultan ont admis que 39 mètres de hauteur suffirait à inscrire la fierté turque dans le paysage urbain. […] Le responsable religieux espère que sa fille, libre à la turque et se gardant d’épouser un non-musulman, «car ce n’est pas notre religion», mène sa vie ici, en France. espère-t-il que sa fille, libre à la turque et se gardant d’épouser un non-musulman, «car ce n’est pas notre religion», mène sa vie ici, en France.[…] Marianne

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