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Tribune du Massimo Cacciari, philosophe et ancien maire de Venise.

Il est ridicule d’évaluer en termes quantitatifs un phénomène qui, pour l’Europe, terre d’émigration depuis toujours, est une nouveauté absolue du point de vue social, politique, économique, et donc du point de vue de la psychologie des masses – ce qui en soi engendre l’inquiétude. On ne peut pas ne pas considérer l’immigration comme un des aspects de la crise que nous traversons. […] La mondialisation ne s’est jamais mieux portée qu’aujourd’hui. Elle n’est pas du tout en crise, elle règne sans partage. Ce qui est en crise, ce sont ses effets : ce qui a échoué, c’est plutôt la gestion éthique, ou politique, de la mondialisation. […] La réaction d’enfermement, face à cette crise, est compréhensible, mais infantile. Le processus est inéluctable. Le passé ne reviendra jamais plus. Il faut se soucier de l’ignorance populaire comme on le fait d’un enfant qui a peur du noir, mais dans le même temps, il faut de toute urgence chercher à dénouer cet écheveau politique. Les populismes, eux, instrumentalisent la peur, et c’est révoltant.
Il est urgent d’élaborer une vision stratégique sur le devenir du monde, parce qu’il y a un risque que, du fait de l’accumulation des injustices, des inégalités et des conflits, survienne une troisième guerre mondiale, même accidentelle.
Le Monde

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