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Youssef G. revient sur une annonce immobilière qui indiquait “Nationalité française obligatoire, pas de noir” et sur les difficultés qu’il a eu pour louer un appartement.
Il y a deux choses qui me viennent à l’esprit quand je lis le texte de cette annonce immobilière. La première, c’est que je ne suis pas surpris : il y a une partie des propriétaires qui pensent que s’ils louent leur logement à certaines minorités, le prix de leur bien va baisser. Il y a aussi des gens qui refusent de vivre avec noirs et des arabes. C’est quelque chose de tacite, c’est à la fois du racisme et la loi du marché.
Pour moi, ça participe de la libération de la parole raciste qu’on connaît en France ces dernières années.


La seconde chose à laquelle je pense, c’est que ce n’est pas une nouveauté. Il y a quatre ans, j’ai voulu changer d’appartement mais je n’avais pas forcément envie de changer de quartier parce que j’y étais bien. J’avais repéré un logement au deuxième étage d’un immeuble non loin de chez moi, il y avait une pancarte avec un numéro de téléphone à appeler. C’était une agence immobilière indépendante, je crois.
Je sors mon téléphone, je compose le numéro : “Bonjour, je suis intéressé par cet appartement et je voulais savoir s’il était possible d’organiser une visite ?“. Au bout du fil, une femme me dit que oui, pas de problème, et elle me demande mon nom. Je m’exécute. Et là, je sens comme un blanc avant qu’elle enchaîne : “Ah désolé monsieur, l’appartement est déjà loué“. Là voilà qui me raccroche au nez. […] J’ai déjà parlé de tout ça avec des amis propriétaires, il y en a avec lesquels j’ai fini par me fâcher. Il y a ceux qui rejettent effectivement les minorités, d’autres qui ont des préjugés sur la saleté (la rhétorique du bruit et de l’odeur), d’autres qui n’ont rien contre les minorités mais qui ont la peur de se fâcher avec les autres propriétaires de l’immeuble. […] Le Nouvel Obs

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