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Malgré l’attentat qui l’a meurtrie en plein coeur de Berlin, l’Allemagne refuse le tout-sécuritaire et la “rhétorique belliqueuse“, une particularité par rapport à d’autres pays liée en partie à son histoire.

J’ai été très fière ces derniers jours du calme avec lequel un grand nombre de personnes ont réagi à la situation“, a jugé cette semaine la chancelière Angela Merkel.

Cette semaine, un responsable allemand, le ministre de l’Intérieur de la région de Sarre, Klaus Bouillon, a osé parler d'”état de guerre” dans le pays suite à l’attaque au camion-bélier. Il s’est fait immédiatement rappeler à l’ordre et a dû promettre “d’éviter désormais (de recourir à) ce concept”.

“Si nous sécurisons tout, contrôlons toutes les entrées des espaces publics, cela ne correspondra plus à la culture d’ouverture qui est la nôtre”, a aussi jugé mercredi le maire de Berlin, Michael Müller.

[…] “Aux Etats-Unis, le concept de guerre a été introduit pour les actes de terrorisme“, tout comme en France, estime Christian Tuschhoff, expert des questions de terrorisme international à l’Université Libre de Berlin.

Rien de tel en Allemagne. D’une part il s’agit de ne pas attiser les peurs, souligne le président du gouvernement de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff. “Nous ne sommes pas en guerre (…) et nous ne laissons pas les salafistes amener une guerre dans notre pays“, a-t-il dit au journal Mitteldeutsche Zeitung.

D’autre part, “ici on associe la guerre avec une forme de violence organisée entre Etats, et dans de nombreux cas historiques, l’Allemagne était l’agresseur, c’est pourquoi on est réticent” à employer ce mot, indique aussi à l’AFP Christian Tuschhoff.

Le gouvernement ne veut pas non plus par une approche trop belliqueuse faire le jeu de la droite populiste de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui souffle sur les braises en dénonçant les immigrés et l’islam dans leur ensemble.

Le Parisien

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