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Till Steffen, 43 ans, ministre de la Justice de Hambourg [ville-État] et membre des Verts a empêché pendant plus de 12 heures que la police affiche sur sa page Facebook l’avis de recherche concernant Anis Amri, 24 ans, soupçonné d’être l’auteur de l’attentat terroriste de Berlin.

Ce n’est qu’après un appel téléphonique de notre journal qu’a été donnée une “autorisation unique et exceptionnelle”.

Explication : Hambourg est avec Brême le seul land qui n’ait pas adopté la nouveau règlement fédéral sur les avis de recherche. Un porte-parole de la police : “C’est pourquoi nous avons dû refuser dans un premier temps la demande du BKA [Office fédéral de la police criminelle] de publier un avis de recherche sur Facebook.”
[…]

Pour justifier ses réticences, Steffen assure que des contenus injurieux ou haineux pourraient être diffusés dans le champ des commentaires sur la page de la police.

(Traduction Fdesouche)

Source


Par peur des commentaires haineux sur la page Facebook de la police, Till Steffen, sénateur de Hambourg pour la justice, n’a jusqu’à présent pas appliqué un avis de recherche. Cela a entravé les recherches de l’auteur de l’attentat de Berlin.
Les recherches sur les réseaux sociaux comme Facebook de l’auteur de l’attentat de Berlin, alors toujours en cavale, Anis Amri, ont pu être lancées jeudi sur la page de la police hambourgeoise seulement après un retard de plusieurs heures. La raison est que le sénateur pour la justice de la ville, Till Steffen (Les Verts) n’a accordé l’autorisation seulement après ces quelques heures. Contrairement à tous les autres Länder, Hambourg et Brême, deux villes gouvernées par des coalitions rouges-vertes, n’ont jusqu’à présent pas appliqué un avis de recherche fédéral qui aurait donné sans consultation toute latitude à la police de publier immédiatement la photo du Tunisien.
Le sénateur pour la justice Steffen et le délégué hambourgeois à la protection des données ont tous les deux la réputation d’être les combattants les plus véhéments contre les commentaires offensants et les soi-disant discours de haine sur internet. Ainsi, Steffen considère certains cas particuliers comme les avis de recherche publics sur Facebook comme particulièrement critiques en renvoyant au fait que des commentaires offensants ou incitants à la haine sont régulièrement postés sur la page de la police.
Steffen n’a accordé l’autorisation qu’après des demandes
Selon les dires du porte-parole de la police Timo Zill au Welt, une demande de renseignement de l’Office fédéral de police criminelle pour des recherches Facebook n’a tout d’abord pas été suivie parce que cela n’aurait pas correspondu avec les instructions à Hambourg. C’est seulement après que le Ministère de l’Intérieur de la ville de Hambourg tout autant qu’un journaliste de Bild aient demandé des explications aux autorités judiciaires que le sénateur Steffen a donné son autorisation. Thomas Baer, porte-parole de la justice de Hambourg, justifie l’autorisation par la fait qu’il s’agissait d’une atteinte grave à la sûreté de l’Etat. Dans ce cas concret, Steffen n’aurait pas prononcé au préalable d’interdit spécifique de lancer les recherches sur internet.
D’une manière générale, cela pose cependant problème à la justice de la ville d’Hambourg que ni l’entreprise Facebook ni les autorités publiques ne puissent couper complètement la fonction commentaire. Selon Baer, afin d’y parvenir, le dialogue avec Facebook a été renoué seulement à partir de jeudi. Dès que cela sera possible, Hambourg appliquerait également l’avis de recherche. La solution utilisée par les autres Länder – modérer les pages de commentaires, supprimer les publications – ne leur paraît pas praticable : beaucoup de commentaires circuleraient trop vite, allant régulièrement du commentaire incendiaire à l’appel à la justice expéditive.
De surcroît, une surveillance des commentaires ne pourrait être assurée 24h/24. Aussitôt que Facebook permettrait l’arrêt de la fonction commentaire, l’avis de recherche serait appliqué à l’ensemble de la fédération. Dans la journée d’hier, Steffen a également déclaré : « Les organes étatiques doivent obtenir les moyens nécessaires afin de permettre une poursuite pénale fondée sur le droit ». Selon lui, on ne pourrait collaborer avec une entreprise qui ne serait pas prête d’empêcher avec les moyens techniques existants les commentaires haineux.
Le meurtrier d’un jeune homme de seize ans qui a été poignardé en octobre au bord du lac (extérieur) d’Alßter par un homme inconnu a finalement été recherché avec autorisation sur Facebook. A l’époque, il y avait eu de nombreux commentaires et suppositions offensant sur la page de la police. Jeudi, une potentielle culpabilité du Tunisien Amri a été examinée au travers d’une comparaison de la photo d’Amri avec le portrait-robot alors dressé. Cependant, la police de Hambourg était d’avis vendredi matin de ne pas supposer que le Tunisien recherché et l’homme recherché à Hambourg ne soient la même personne. Toutefois, cette comparaison a dû être faite afin de n’omettre piste.
L’opposition critique sévèrement Steffen
La CDU de Hambourg voit dans l’avis de recherche sur Facebook retardé une preuve que le sénateur Steffen est en train de devenir « un grave risque pour la sécurité de Hambourg ». Selon le président du groupe CDU André Trepoll, c’est un scandale que Steffen, avec « son fétichisme de protection des données » et à un tel niveau de menace, empêche depuis des décennies les avis publics de recherche de fugitifs suspects de terrorisme. Au lieu de rechercher Amri par tous les moyens, « le sénateur écologiste pour la justice de Hambourg [préfère se soucier] de l’état de la colonne de commentaires sur Facebook et handicape notre police ».
Le groupe AfD veut faire du dossier de l’avis de recherche sur Facebook l’objet d’une question écrite au Sénat. Avant cela Dirk Nockemann, porte-parole du parti en charge des affaires intérieures, a déclaré : « C’est un dossier incroyable et scandaleux. Le sénateur pour la justice doit enfin abandonner sa position de blocage des avis de recherches sur internet. Ses réserves sont inconsistantes et tirées par les cheveux parce qu’on fait déjà comme cela dans les autres Länder et ça a très bien réussi ». Les deux partis plaident pour une démission de Steffen et se répandent en reproches.
Le FDP reproche à Steffen de « ne pas avoir fait la différence entre l’essentiel et l’insignifiant. Lorsque des personnes sont victimes d’un attentat terroriste d’une ampleur inconnue en Allemagne, les commentaires à éventuellement attendre sur les réseaux sociaux sont à négliger ». Il ne conviendrait pas de donner l’impression aussi bien aux familles des victimes qu’aux citoyens inquiets que le sénateur Steffen agit de manière si peu courageuse dans des circonstances si graves mais attendait de façon hésitante.
La police, qui, cette année, a créé sa propre équipe dédiée aux réseaux sociaux, fait grand cas des possibilités qu’offrent les réseaux sociaux, non seulement pour leur publicité, mais aussi pour des finalités préventives. Rien que le panorama de Hambourg qu’une policière a photographié depuis un hélicoptère déployé pour le sommet de l’OSCE a atteint cinq millions de personnes. Quelques 4500 commentaires accompagnent l’image sur Facebook. Il se dit dans les milieux policiers que cela montre bien quelles chances cela offrirait s’ils savaient s’y prendre avec internet.
Pour le Réveillon de la St Sylvestre, la police a prévu de diffuser en temps réel sur twitter des points de situation depuis St. Pauli dans le but de diriger les gens vers les quartiers chauds. Le Département des Affaires intérieures est également en faveur du lancement d’avis de recherche sur Facebook et a doit être irrité du comportement de Steffen. Comme entendu précédemment, des débats sur ce thème sont régulièrement menés.


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