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25/07/2016

Y’en a marre ! » Au son du tam-tam, quelque 150 personnes ont manifesté ce lundi après-midi devant l’entrée de la résidence Coallia Nationale à Boulogne-Billancourt. Les locataires des 328 lits de ces deux bâtiments vétustes, situés entre les rues Nationale et de Meudon, décrètent « la grève des loyers ». « Nous demandons la réouverture de notre cuisine et le départ du gérant », explique Mamadou Sy, l’un des porte-parole de la fronde.


« Nous pouvions manger pour 2 € »

Le 24 mai, les services de l’Etat sont intervenus pour mettre fin aux activités de la cantine clandestine. « Mis à disposition des locataires, le lieu avait peu à peu été transformé en cuisine commerciale accueillant des gens de l’extérieur venant se restaurer à bas prix », explique Nordine Djebarat, le directeur régional de Coallia, la société gestionnaire. Avec tous les soucis que cela entraîne : hygiène, travail dissimulé, afflux de monde…
« Nous pouvions manger pour 2 €, justifie Mamadou Sy. Parmi ceux qui vivent ici, les mieux payés touchent 1 100 € par mois. On nous demande 350 € mensuels pour une chambre de 9 m². Comment fait-on ? On ne peut pas aller au restaurant ! » Chez Coallia, on rappelle la possibilité de cuisiner dans la pièce prévue à cet effet sur chaque palier.
La copropriété voisine dénonce des nuisances
Le bâtiment, ouvert autrefois pour héberger les ouvriers immigrés de Renault, n’a pas bonne presse dans le voisinage. Le président de la copropriété voisine a ainsi alerté à plusieurs reprises la mairie sur des problèmes récurrents : jets de détritus par les fenêtres, crachats, murs maculés d’urine, poubelles éventrées et surtout odeurs pestilentielles… « Nous continuons à subir les désagréments du foyer dont les commerces et barbecues se sont rapatriés à l’intérieur de la cour », dénonce le responsable des copropriétaires.
Les familles nouvellement installées, qui ont payé leur appartement au prix fort, entendent vivre dans des conditions décentes. Elles devront néanmoins patienter encore quelques années. Plus aux normes, « pas entretenu » voire « dangereux » car ouvert aux quatre vents selon ses occupants, l’habitation collective dans laquelle s’est aussi installée une salle de prière, a vocation à disparaître. « Nous allons devoir la détruire et prévoyons de la reconstruire, mais il faudra trouver du foncier », signale Nordine Djebarat.
leparisien.fr

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