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Malgré les aides, le prix des loyers rend difficile la recherche d’appartements. Dans les centres d’accueil, l’hébergement provisoire a tendance à s’éterniser.

Avec ses conteneurs de toutes les couleurs, le camp de Zehlendorf ressemble à un jeu de Lego. Ici, dans la proche banlieue de Berlin sont hébergés 340 migrants. Beaucoup de Syriens, mais aussi des Afghans, des Irakiens et des Érythréens, jeunes et célibataires, hommes pour la plupart. Dehors, un mini-potager jouxte une aire de jeux pour enfants, car il y a aussi quelques familles. L’intérieur est blanc et propre comme un hôpital, avec, par endroits, des odeurs d’oignons frits ou d’épices.

Si le camp est géré par l’ONG Arbeiter Samariter Bund, le terrain appartient au Land de Berlin qui a dépensé 3 millions d’euros pour l’aménager. « Nous avons ouvert en août 2015 », indique Roman Mikov, travailleur social. À deux par chambre de 16 m2, le centre d’accueil temporaire est devenu un centre d’hébergement quasiment à l’année et qui affiche toujours complet.

Berlin, qui fut longtemps une ville jeune et pas chère, a vu le prix de ses loyers s’envoler. « Entre 10 % et 15 % de plus chaque année », témoigne ce Français arrivé il y a une dizaine d’années. Les réfugiés ont du mal à trouver un logement cadrant avec l’allocation versée par le Land : 722 € charges comprises pour un appartement de 4 personnes, 444 € pour un studio. (…)

En 2016, la masse a continué d’enfler, rendant encore plus ardu le problème de l’hébergement. Florence Vaittrano dirige un des trois centres d’accueil de Caritas dans la capitale. « Pour les faibles revenus, le marché du logement est une catastrophe. Beaucoup de réfugiés vivent encore dans des gymnases », dit-elle. Son centre a été aménagé dans une ancienne maison de retraite. Il est « plein à craquer tout le temps », avec parfois cinq personnes dans une chambre de 20 m2. Les séjours qui devaient durer six mois, s’éternisent, personne ne part.

Les Alyounis et leurs trois enfants vivent dans une pièce. Ils reçoivent 1 280 € d’aide du Land pour vivre. Une somme qui devrait être augmentée d’environ 300 €, car la famille vient d’avoir le statut de réfugiée. « Maintenant que je sais que je peux rester, je vais chercher un travail et un appartement », dit Alaa, le père. « Mais ici c’est cher et on n’a pas beaucoup de choix. » (…)
Ouest France
Merci à cathyB

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