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05/12/2016

En Algérie, une expulsion collective de 1400 migrants ouest-africains est en cours. Une première depuis 2012.

Arrêtées dans la capitale, des centaines de personnes sont enfermées dans un camp de Tamanrasset. D’autres sont toujours bloquées dans un camp à Alger. Toutes seront renvoyées du pays. Le Snapap, un syndicat autonome, a dénoncé dimanche 4 décembre «la plus grande chasse à l’homme noir depuis l’indépendance». Un collectif de militants, le RAJ, a demandé l’arrêt des expulsions. Dans la capitale, où ils sont plusieurs milliers, les migrants vivent désormais cachés.

Ce jeune Camerounais a tenté de joindre ses collègues de chantier toute la matinée. En rentrant du travail, jeudi soir, certains ont été arrêtés.

« C’est un ami qui m’a appelé. Il m’a dit qu’on avait raflé de son côté et qu’il était dans la voiture de la police, donc que si j’étais à la maison, je devais quitter la maison rapidement car ils sont en train de faire une rafle générale. Je lui ai demandé si ce n’était que chez nous, il m’a dit que non, que c’était partout, qu’ils avaient beaucoup de bus. Je suis allé me cacher derrière la mosquée comme c’était dans la nuit et on est resté là longtemps, longtemps, raconte-t-il. D’autres ils rentraient du travail, d’autres c’était au chantier, d’autres à la maison. Beaucoup de ceux qu’on a arrêtés sont encore là-bas dans le camp. Ils attendent seulement qu’on les expulse. On ne peut plus aller au travail, on a peur de sortir parce qu’on va nous arrêter. On ne peut plus aller au travail, on ne peut plus aller dans les magasins. » […]

RFI

Merci oxoxo


03/12/2016

Depuis jeudi soir, des centaines de migrants sub-sahariens ont été arrêtés et emmenés dans le camp de jeunes du complexe touristique de Zeralda, d’où ils ne peuvent pas sortir. La ligue des droits de l’homme (LADDH) donne le chiffre de plus 1400 personnes “raflées”.

Dans la soirée de jeudi et la journée de vendredi, des centaines de migrants sub-sahariens ont été arrêtés par les forces de gendarmeries et de police dans plusieurs quartiers de la capitale et emmenés dans une partie du complexe touristique de Zeralda.

«La gendarmerie, le maire et deux bus sont venus devant chez nous, nous demandant de monter dans les véhicules tard dans la soirée de jeudi, raconte un Camerounais qui vivait à Dely Ibrahim, où des violences ont eu lieu samedi dernier. Nous sommes désormais dans un camp de jeunes à Zeralda. C’est très sale. Nous avons dû dormir au sol. Nous en savons pas ce qu’il va se passer».

Mais l’opération ne concernait pas uniquement les migrants de Dely Ibrahim, que le président de l’Assemblée populaire communale (maire) avait promis de déplacer. «J’ai été arrêté en partant au travail. On m’a fait monter dans un bus et ils ont arrêté tous les migrants du chantier», raconte un sub-saharien installé à Ain Benian. […]

La ligue de défense des droits de l’homme a réagit vendredi soir dans un communiqué qui annonce que 1400 personnes ont été «raflées» : «La LADDH dénonce ces arrestations massives de migrants et leur rétention arbitraire et violente.Elle considère qu’en agissant ainsi, les autorités algériennes bafouent les normes internationales relatives aux droit des réfugiés, demandeur d’asile et de migrants. Elles portent aussi atteinte aux droits des femmes et des enfants».

Samedi 26 novembre, des violences avait eu lieu dans le quartier de Dely Ibrahim. Les habitants demandaient le départ des migrants installés dans la carcasse d’un bâtiment depuis plusieurs années. Le Groupe d’intervention rapide de la gendarmerie avait du être déployé dans le quartier. Les autorités avaient alors annoncé qu’elles trouveraient une «solution définitive» «en 48h».

maghrebemergent

Merci à handsome55

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