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Fidel Castro à la tête du régime communiste à Cuba pendant près de cinq décennies, est mort vendredi à l’âge de 90 ans.
Sans lui, la scène mondiale va paraître singulièrement pasteurisée. Sa dégaine de vieux barbudo en treillis vert olive, ses coups de gueule légendaires et sa manière unique de se prendre pour le phare de la révolution mondiale en avaient fait un monument. Pour un peu, on en oublierait qu’en soixante ans de pouvoir absolu Fidel Alejandro Castro Ruz aura aussi été l’ultime dictateur d’Amérique latine et le fossoyeur de la dernière utopie du siècle. Pour ceux qui avaient cru en lui, il y a bien longtemps que l’autre Fidel, celui qui avait donné aux Cubains leur indépendance et leur dignité, était mort.


Le cancer aura mis des années à l’emporter, mais c’est la propagande cubaine qui l’a enterré avant l’heure, dès 2006, lors d’une apparition spectrale à la télévision. C’était le 28 octobre, trois mois après l’hémorragie digestive qui faillit lui être fatale à la veille de son 80e anniversaire. Dans une vidéo de 6 minutes, on vit apparaître Fidel Castro en vieillard méconnaissable, amaigri de 20 kilos, le regard presque halluciné au milieu d’un visage creusé par la maladie. Ce jour-là, après un demi-siècle d’aventure politique, celui que les Cubains avaient successivement surnommé avec un mélange de crainte et de respect El Hombre (l’Homme), El Caballo (le Cheval), puis El Viejo (le Vieux) n’était qu’un mort-vivant.
Révolutionnaire flamboyant dans les années 1960, Castro incarna bien au-delà de Cuba l’espoir de tout un continent. Il est mort comme le vieux dictateur de L’Automne du Patriarche de García Márquez, marmonnant des slogans dépassés au milieu du champ de ruines des rêves évanouis. Il avait pris Cuba avec une poignée de rebelles magnifiques et il porta la plus insolente des révolutions au nez et à la barbe de l’Oncle Sam. Mais, à la fin des fins, il n’a rien inventé d’autre que “le totalitarisme tropical”, pour reprendre le titre du livre de Jacobo Machover (“Cuba, totalitarisme tropical,”). Quelques années lui suffirent pour transformer Cuba en cimetière des libertés. […] Le Point

Merci à handsome55, groom1998 et marie salers

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