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On veut simplement rester en France, travailler et continuer à aider les autres ». Meriem et Mustapha sont tous les deux bénévoles au Secours populaire du Val-d’Oise depuis trois ans. Ils se sont beaucoup investis auprès des premiers réfugiés syriens et irakiens accueillis l’an dernier à l’île de loisirs de Cergy. Arabophones, ils leur ont servi d’interprètes tout le long de leur séjour.

Ils les ont accompagnés au quotidien dans leurs démarches, de leur arrivée à leur départ et aussi lors de la discrète visite de François Hollande et Bernard Cazeneuve, le 12 septembre 2015. « Nous avons traduit les réponses des réfugiés. Nous étions très contents de voir et de parler au président de la République », se rappellent-ils en montrant des photos.

Mais aujourd’hui, ce Marocain et cette Algérienne d’origine sont plus que jamais inquiets pour leur avenir. « Nous allons peut-être devoir quitter le pays alors que l’on se sent Français », soufflent-ils. Arrivés chacun de leur côté en 2011, ils ont depuis engagé l’un et l’autre de nombreuses démarches pour obtenir une carte de séjour et tenter, en vain jusqu’ici, le droit d’exercer une activité professionnelle. Cela les oblige à compter sur l’aide de leurs proches pour vivre.

Mais aujourd’hui, leur « récépissé de carte de séjour », un document provisoire, arrive une nouvelle fois à expiration. Meriem, diplômée d’un BTS en électronique, dispose encore de quelques semaines de répit mais pour Mustapha, l’échéance est plus qu’imminente. Ses deux demandes ont été rejetées. Cet artisan et sa femme ont déjà reçu il y a un peu une OQTF, une « obligation de quitter le territoire français » et ce malgré leurs trois filles scolarisées dans le département. […]

L’attente et l’incertitude sont difficiles. Mustapha espère qu’un recours devant le tribunal administratif pourra retarder la décision. Comme de nombreux étrangers qui s’engagent dans un processus de régularisation, les deux amis déplorent une incohérence administrative : « Pour avoir notre titre de séjour, on nous demande un contrat de travail mais notre récépissé stipule que nous n’avons pas le droit de travailler », précise Meriem. « Nos vies sont ici désormais », clament-ils en chœur. « Je ne peux pas rentrer dans mon village où je devrais vivre chez mes parents », se désole Meriem.

Le Parisien

Merci à quidam

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