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Pour Nicolas Baverez, éditorialiste au Point, si le plan d’urgence de François Hollande pour la police n’est pas négligeable, il manque une stratégie globale de sécurité.

Nul n’accorde plus le moindre crédit aux engagements garantis par François Hollande. Il restera pour l’Histoire le président narcissique et déconnecté de la réalité qui n’a cessé.

Depuis le 17 octobre, les manifestations quotidiennes de policiers s’enchaînent à Paris comme en province. Ni les mesures annoncées en catastrophe par le gouvernement ni la mobilisation des syndicats n’ont permis pour l’heure de reprendre le contrôle d’un mouvement qui prend la forme de regroupements spontanés venant de la base.

L’explosion de la colère des policiers constitue un défi majeur. Rien n’est pire en effet que de voir les gardiens de l’ordre public enfreindre ouvertement la loi et déstabiliser l’Etat de droit dont ils sont les serviteurs. Voilà pourquoi, depuis 1948, les policiers ne disposent ni du droit de grève ni du droit de manifester, a fortiori en uniforme et avec leurs véhicules de service. Et ce dans le but d’assurer la neutralité politique des forces de police. La violation de ces principes est d’autant plus alarmante que la France se trouve placée depuis novembre 2015 en état d’urgence.

En 2016, la mobilisation des policiers vise en priorité leur hiérarchie, les syndicats qui cogèrent le ministère de l’Intérieur et le gouvernement. Mais elle exprime des préoccupations très largement partagées par les Français sur la dérive d’un système politique impotent. La première concerne la propagation d’une violence extrême, entre délinquance et terrorisme, dont l’attaque au cocktail Molotov lancée le 8 octobre à Viry-Châtillon pour tuer quatre fonctionnaires de police est exemplaire. La deuxième touche la multiplication et l’extension des quelque 680 zones de non-droit que compte le territoire national. La troisième est liée à l’effondrement de l’Etat régalien, qui se voit affecter un peu plus de 2 % du PIB, contre plus de 34 % aux transferts sociaux. La quatrième découle de l’impuissance des pouvoirs publics, qui restent enfermés dans le déni de la réalité. […]

Le Point

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